Je me suis toujours demandée pourquoi un sex toy pour homme me gêne beaucoup plus qu’un pour femme.
Il y a dix ans, le sextoy n’existait pas. On disait godemichés, vibromasseurs, vagin artificiel. On n’avait pas mis un coté ludique à la chose. Cétait réservé aux vieux types en imper, cheveux gras qui rentraient subrepticement dans un sex shop glauque rue saint-Denis (pourquoi d’un coup ai-je envie de mettre en exemple des photos d’hommes politiques ?).
Je pense d’ailleurs qu’imaginer des sex toys ludiques, comme le célèbre bâton de rouge à lèvres, a permis de dédramatiser la masturbation féminine. Parallèlement ca nous enferme un peu dans un truc un peu pervers “ca n’est pas vraiment sexuel”.
Les objets pour hommes n’ont que peu évolué. Je viens d’aller consulter un site de vente, ca reste basique et, selon moi, assez moche. Le summum est la fausse canette de bière qu’on ouvre, dévoilant un magnifique orifice (qu’en termes délicats j’arrive à dire cela).
Un autre phénomène fascinant : la vogue des sex toys de luxe. Certains atteignent 500 euros et sont graphiquement magnifiques (ce qui ne me semble pas le but premier).
Tout est fait, dirait on, pour enlever au max, le coté sexuel du sex toy , ce qui est pourtant, me semble-t-il ce qu’on lui demande.
Et là, parce que j’ai l’esprit très mal tourné, je pense à une nouvelle de Bukowski dans Contes de la folie ordinaire. Qui a lu verra tout de suite de quoi je veux parler.