Un film de Ray Lawrence avec Laura Linney, Gabriel Byrne, Deborra Lee Furness
Drame, Australie, 2h03mns
Sorties en salles le 15 août 2007 (France), 20 juillet 2006 (Australie)
Ma note : * * *
Synopsis
D'origine irlandaise, Stewart Kane vit en Australie, dans la petite ville de Jindabyne.
Parti avec ses trois amis pour une randonnée de pêche dans les montagnes, il découvre le cadavre d'une jeune femme dans la rivière. Les quatre hommes décident pourtant de ne pas rentrer tout de suite ; ils continuent tranquillement à pêcher et ne signalent leur macabre découverte que quelques jours plus tard.
A leur retour, ils sont confrontés à la colère et à l'incompréhension de toute la communauté.
Ce sera l'occasion de révéler les secrets enfouis par des années de vie commune et d'exacerber les sentiments de haine et d'amour qui agitent plus que jamais les habitants de Jindabyne.
Critique
Cinq ans après le passionnant et envoûtant Lantana Ray Lawrence revient avec un film un peu dans la même veine. Avec seulement trois réalisations en vingt ans on peut dire qu'il prend le temps. Tout comme dans ce nouvel opus. Dans les deux heures de film, il prend le temps d'installer les personnages, les situations, l'intrigue.
L'action est donc lente même un peu longue au début, en tout cas au moins jusqu'à ce que le drame éclate. Mais cela ne gêne en rien l'intéret. L'ambiance assez lourde dès le départ, la scène d'ouverture est même très stressante. Puis l'atmosphère très particulière que le réalisateur avant su instauré dans Lantana revient et nous prend au tripes jusqu'à la scène finale perturbante, qui ouvre plusieurs possibilités.
Le scénario est très méticuleusement écrit. La psychologie des personnages est bien définie, même si moins de protagonistes n'aurait pas nui, l'histoire a tendance à s'éparpiller vers trop de couples. La façon dont la culpabilité s'insinue dans des vies ordinaires par un évènement peu ordinaire est très bien décrit. Elle gêne d'ailleurs bien plus les personnes qui n'y ont pas assisté en l'occurrence les femmes de chacun des quatre amis. Tout ce petit monde en surface bien tranquille, cache en réalité des failles, des non-dits et des tensions sous-jacentes qui vont apparaître au cours du déroulement du récit.
Outre la mise en scène tout en douceur et sans heurt, la photographie est un des éléments essentiels à la réussite du film. Les images sont absolument splendides et la nature de ce coin d'Australie est un des protagonistes à part entière de l'histoire. Bravo aussi au compositeur de la bande originale, la musique parfaitement adaptée, contribue à l'ambiance.
Peut être moins intense et moins prenant que Lantana ce film n'en est pas moins intéressant. Si vous aimez les ambiances et atmosphères particulières, et voir autre chose que des blockbusters pleins d'effets spéciaux et de violence, courez voir Jindabyne, Australie. Un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles. Tout en oubliant pas de nous faire réfléchir sur ma nature humaine. A voir.