(Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/social/20090202.OBS2696/universites__appel_a_une_greve_illimitee.html)
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La coordination nationale des universités a appelé, lundi 2 février, à une grève illimitée dans toutes les universités, ainsi qu'à une journée de manifestations en France jeudi et à une manifestation nationale à Paris le mardi 10, selon deux motions lues lundi soir à la presse à Paris.Le Snesup-FSU a estimé lundi en début d'après-midi que la grève en cours dans les universités, notamment contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs, affectait "au moins 45% des activités d'enseignements". "De la plus grande université - Strasbourg - au centre universitaire d'Albi, tous les établissements connaissent en nombre des cours non assurés, des assemblées générales", a ajouté le premier syndicat de l'enseignement supérieur.
"Une grève généralisée"
La grève a également touché et de manière forte les centres IUFM [Instituts de formation des maîtres, ndlr], les IEP (Instituts d'études politiques) et plusieurs IUT" (Instituts universitaires de technologie), a précisé le syndicat, parlant de "grève généralisée". Les revendications - retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs, retrait de la réforme de la formation des enseignants, remise en cause des suppressions de postes - rassemblent désormais, outre les professeurs, "des centaines d'étudiants" et "des personnels Biatoss" (bibliothécaires, administratifs, techniciens), a poursuivi le syndicat. Le Snesup devait intervenir, lors de la réunion de la Coordination nationale des universités lundi après-midi à Paris, pour proposer une manifestation nationale jeudi 5 février à Paris, selon un communiqué.
Pécresse tente de rassurer
Pour tenter de désamorcer la grogne des universitaires, traditionnellement moins revendicatifs que les étudiants, la ministre de l'Enseignement supérieur a envoyé vendredi un courrier aux présidents d'universités dans lequel figurent deux précisions sur la réforme du décret de 1984 relatif à ce statut.
Ces précisions sont à même, selon elle, de "rassurer" des personnels qui craignent l'arbitraire des présidents, une hausse des heures d'enseignement et une atteinte à l'indépendance de leur métier.
Les ajustements de Pécresse
D'une part, un professeur bien évalué ne pourra pas se voir imposer par son président d'université plus d'heures d'enseignement que le service de référence, soit 128 heures de cours ou 192 heures de travaux dirigés ou pratiques par an.
D'autre part, pour l'avancement, les présidents d'université devront décider parmi un vivier de propositions de promotions dont 50% concerneront des personnes bien classées par le Conseil national des universités (CNU), instance composée d'universitaires élus (dont des syndicalistes) et de membres nommés.
Mais, dès vendredi soir, le Snesup-FSU, premier syndicat du supérieur, a jugé ces changements insuffisants, appelant à "l'intensification de la grève à partir de lundi".
"Gestion locale des carrières"
"La lettre de la ministre, comme le décret modifié, ne change pas la logique d'un texte dont le Snesup combat les principes: la toute-puissance des présidents d'universités dans une gestion locale des carrières, la dévalorisation du rôle du CNU et le mépris des enjeux, des cohérences disciplinaires et des libertés scientifiques", a-t-il commenté.
Samedi, l'association Sauvons l'Université (SLU) a réagi en parlant de "manoeuvre" et de "modifications" qui "ne changent rien au fond".