Scandalisé! Voilà ma première pensée à la lecture de l'accroche d'un l'article intitulé "un festival
surréaliste de danse seulement israélienne" et paru ce jour sur le site du Nouvel Obs! En fait, le titre à lui tout seul donne le ton! Qu'y a t-il de surréaliste à un festival de danse ? De
danse Israélienne ? Surtout quand ce festival à lieu à Tel-Aviv ? La danse est-elle un crime de guerre ? Apparemment, c'est tout comme pour l'auteur de ce torchon, Raphaël de Gubernatis qui
affiche ici un plaidoyer anti-israélien. Il a beau louer la culture israélienne, il en revient toujours à la politique ("ici, plus de 90% des artistes sont de gauche et ont manifestés contre
Plomb Durci").
quand je parlais de l'accroche du sujet, cela donne ca: "A Tel Aviv, au moment où à Gaza s’installait la trêve
entre Israël et le Hamas, débutait dans une atmosphère paisible et parfaitement surréaliste un festival de danse exclusivement israélienne. Une manifestation malgré tout éloquente quant à la
tragédie vécue par les peuples de Palestine et d’Israël." Il est donc éloquent, qu'un festival culturel israélien, prévu et organisé depuis plus de 6 mois, soit maintenu ? Certes les peuples
de Palestine et d'Israël ont vécu une tragédie, mais le peuple d'Israël ne vit-il pas une tragédie depuis 8 ans avec plus de 10.000 roquettes tombées sur le sud Israélien ? La vie israélienne
aurait-elle dû s'arrêter pendant ces 8 ans ? Devrait-elle s'arrêter aujourd'hui, alors que les roquettes palestiniennes continues de pleuvoir sur Israël ?
La première chose qui me vient à l'esprit en lisant cet article est: "Et si les palestiniens créaient des
festival de danse, la mentalité guerrière du Hamas serait elle la même ?" On ne le saura probablement jamais tant le Hamas se bat avec férocité contre la culture ! Que ce soit la danse, la
peinture (l'Islam interdit les représentations du monde), le septième art, ou tout simplement l'écriture... N'est-ce pas le Hamas qui, tout comme les nazis à l'époque, brûle régulièrement des
livres "non conforme à la loi islamique"?
Quoi qu'il en soit, le journaleux du Nouvel Obs change légèrement de ton pendant quelques lignes. D'un côté il
critique le gouvernement israélien qui ne donne pas assez à la culture (peut-être que si le gouvernement n'avait pas à dépenser 700.000 shekel par jour pour activer l'alerte rouge dans le sud
d'Israël, il en serait autrement), de l'autre il félicite trois ou quatre compagnies particulièrement originales...
Puis, fidèle au ton de l'article, il se reprend. "Une surabondance de mouvements, un manque grave d’écriture
chorégraphique, l’absence d’un style qui soit propre à chacun des auteurs, une propension à se jeter dans la bataille avec véhémence sans avoir réellement réfléchi à ce que l’on veut dire et sans
avoir réfléchi aux moyens de le dire. Bien des ballets sont ici narratifs, et l’on croit que la danse est l’art de raconter des choses sans parler, comme la pantomime, alors que la danse, à
l’instar de la musique ou de la peinture abstraite, est un art où le mouvement doit être pensé, élaboré et trouver en lui-même et dans sa beauté ou son éloquence sa propre
justification." Avec autant de critiques, ce journaliste aurait-dû être metteur en scène !
J'aurais accepté la critique de son article s'il n'en revenait pas sans cesse à la politique. Ainsi, les deux
compliments envers les spectacles mis en scène sont submergés par de violentes critiques... Et quand il ne s'agit pas de mettre en cause l'art, il en revient sur le terrain politique. C'est avec
une superbe citation d'un artiste "de gauche" qu'il conclut son plaidoyer: "Nous, Israéliens, avons besoin d’un état palestinien, d’une Jérusalem de Palestine jouxtant la Jérusalem
d’Israël, de voisins à qui nous aurons restitué leur dignité et leurs biens. Le drame veut que dans un camp comme dans l’autre, ce sont toujours les extrêmes qui hurlent le plus fort, ceux qui
sont dépourvus de toute vision historique à long terme, généreuse ou simplement lucide".
Que rajouter de plus ?
Peut-être simplement qu'il serait utile, à tout lecteur censé, à tout amoureux de l'art, de la danse, d'aller
réagir sur le site du Nouvel Obs. De faire savoir à ce brave type ce que nous pensons de son article. De lui rappeler que l'objectivité est la règle d'or du journalisme. Que ce qu'en
"psychologie" on appel "concession" (donner un peu pour prendre beaucoup), n'est pas une règle du journalisme. Il faudrait lui dire que politique et culture ne font pas bon ménage dans un
article. Encore moins quand il s'agit de mettre en rapport le désarroi d'un peuple face au je m'en foutisme d'un autre. J'espère vraiment que grâce à vos réactions, le site du
Nouvel Obs cessera la diffusion de ce papier insensé et démonisateur.
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Article tiré du blog JSS. Pour découvrir l'article de JSS dans son contexte original, cliquez ici