Des crapauds dans la bouche, Isabelle Rossignol

J'ai aimé ce petit roman sensible et très bien écrit.
Ce texte met en scène deux sœurs qui souffrent d'être chez leur grand mère sans jamais voir leurs parents qui sont en prison depuis bientôt deux ans.
Avoir des parents délinquants financiers est une souffrance, ne pas pouvoir les voir en est une autre...
La grande grande sœur transforme sa peine en méchanceté, elle bouscule tout ce qui l'approche et ne manque jamais de blesser quand une occasion se présente.
La cadette est sa première cible.
C'est cette dernière qui est la narratrice de ce roman et l'héroïne de cette histoire.
Elle n'exprime pas sa souffrance par la violence, mais se la raconte en utilisant le rêve, l'imagination, et les contes.
Elle a du lire "Les Fées" de Charles Perrault, parce que ses mots, oniriques et poétiques sont chargés des images de ce conte.
"Et je me suis dit que le jour où j'aurai mes grandes ailes, c'est moi qui irait chercher papa et maman. Je me poserai sur leur tête et je leur expliquerai que les étincelles jaune-rayon de soleil que Lucile avait dans les yeux lorsqu'ils étaient avec nous sont devenues des langues de serpent. Je leur expliquerai qu'elle est triste mais qu'elle ne peut pas le dire, à cause des crapauds qui sont entrés dans sa bouche. Je leur dirai qu'ils doivent revenir vite. Parce que moi, je commence à avoir très peur."
Méchanceté, jalousie, mais aussi empathie et solidarité sont au rendez-vous de cette histoire pas si facile qui sonne très juste.
C'est un livre qui traite des relations parfois cruelles entre enfants sans les juger pour autant. Il tente d'expliquer que la méchanceté peut être l'expression d'une souffrance et montre qu'il existe des pistes de sortie.
Une critique de Martine Laval sur Télérama.frLa chronique d'Emmanuel Davindenkoff, sur France Info,
Ce livre fait partie des livres sélectionnés pour le prix des écoliers 2009 sur BIBENFA,
Il est également sélectionné pour le challenge lecture organisé au CDI du collège Léonce Dussarrat à Dax Le billet de Caroline Scandale sur Sitartmag