Jusque là, on pourrait dire, qu'après le soutien affiché au Président de la République lors du vote sur la réforme de la constitution, Monsieur Baylet et les membres de son parti s'en sortent bien. Or se clamant à chaque fois qu'on lui tend un micro, "homme de gauche", on apprend dans le Figaro que : "Jean-Michel Baylet, se dit «choqué» par le refus du MoDem de faire des listes communes avec lui. «Bayrou a fermé la porte de manière violente avant même que nous ayons pu en parler. Je le regrette"
Des listes communes avec le MODEM ?
Et oui mes bons seigneurs. Car outre courtiser le MODEM, Monsieur Baylet continue de discuter avec les "radicaux valoisiens" de Jean-Louis Borloo (En gardant toujours un oeil lans la direction du Parti Socialiste)
Ainsi, en 2007, le PRG cherchait déjà une issue pour les listes européennes : La rencontre a eu lieu au Cercle républicain pour un déjeuner au sommet. Elle visait à installer "trois groupes de travail" sur l'Europe, le développement durable et la laïcité. Elle est consécutive à une initiative prise par Jean-Michel Baylet après la défaite de
"Ni les radicaux valoisiens, ni les radicaux de gauche ne remettent en cause leurs alliances traditionnelles" en vue des municipales de mars 2008 a cependant prévenu Jean-Michel Baylet, qui avait rencontré la veille les dirigeants de la gauche dont le premier secrétaire du PS François Hollande. Pour Monsieur Baylet, les premiers secrétaires changent mais les contorsions restent les mêmes.
Pour en revenir à l'alliance avec le MODEM, il déclare : "Pourtant, il ne s'agissait en aucun cas de fusionner nos deux formations, très différentes et même souvent opposées de par l'histoire, le courant chrétien-démocrate de l'UDF et le courant républicain laïque du PRG. Mais de voir si, à l'occasion des Européennes, nous aurions pu faire un bout de chemin ensemble"
Nul ne s'étonnera que François Bayrou n'ait pas donné suite à un projet consistant à offrir des (bonnes) places sur ses listes. Car lorsque le "sans complexe" Monsieur Baylet parle d'un bout de chemin ensemble, il est établit que la longueur du chemin avec le PRG est toujours très aléatoire.
Econduit en bonne et due forme que pensez vous que fit Monsieur Baylet ?
Jean-Michel Baylet compte se tourner finalement vers le parti de Martine Aubry. "Nous n'avons pas encore discuté avec Martine Aubry, mais une rencontre est prévue. La logique serait, dans cette élection difficile parce que régionalisée, que nous fassions listes communes"
Gonflé pensez-vous ?
Pas autant que ce qu'on peut lire sur le site PRG Communication : Martine Aubry devrait recevoir Jean-Michel Baylet pour discuter des Européennes. Le patron des Radicaux de gauche vient aussi d'avoir une proposition similaire de François Bayrou. D'abord peu enclin à la discussion, le chef de file du MoDem fait volte face. Bayrou suit avec intérêt les efforts de Baylet pour constituer au Sénat une « troisième force » regroupant tous les centristes, de gauche et de droite.
Malhonnête ? Non radical !!!
Alors à gauche, au centre où nulle part ?
Le site des députés PRG produit le texte suivant pour expliquer son positionnement :
C’est ainsi que notre entité des Députés Radicaux de gauche et divers gauche dispose de moyens pour exprimer et défendre nos valeurs et nos convictions propres : celles du radicalisme, de la gauche et de la République. Notre voix à la tribune et sur les bancs de l’Assemblée nationale est celle d’une opposition libre, responsable et exigeante à l’égard du gouvernement et de la politique du président de la République. Mais elle ne sera jamais une opposition a priori et systématique. Pour nous, le débat prime toujours sur le combat, conformément du reste à l’essence même du Parlement. Notre opposition se veut constructive et d’abord au service de l’intérêt général.
Sur le même site en sélectionnant la rubrique Radicalisme, on peut voir ceci
"Dites Martine", vous n'allez quand même pas vous faire avoir ou nous avoir en essayant de nous faire croire que des alliés de de calibre sont indispensables au Parti Socialiste pour les élections européennes ?
Vous n'allez pas, alors qu'un sondage Ifop place d'éventuelles listes "Parti de gauche, PCF et NPA" en troisième position aux européennes, avec 14,5% des voix, derrière le PS (22,5%) et l'UMP (25,5%) perdre du temps avec un parti qui est capable d'écrire : "Le radicalisme est le plus vieux courant politique du pays : près de 200 ans. S'il a pu accéder à une telle longévité, c'est sans doute parce qu'il porte en lui une jeunesse sans cesse renouvelée. Ce n'est pas le moindre des paradoxes du radicalisme que de démontrer sa vigueur par le fait même de son grand âge" ... et tel le coucou passer sa vie à squatter le nid des autres ?
Car n'oublions pas que l'une des références du radicalisme fur Edgar Faure dont le portrait nous est livré par Fluctuat
Il a toujours voulu se faire le détenteur de la vérité en politique. Eternel girouette entre la droite et la gauche, il devient le chantre du centre et rêve, contre Chirac, d’unir le gaullisme et le parti radical de droite. Son rival l’emporte. Le plus jeune avocat de France débute à la cour en à 21 ans, en 1929. Il rejoint d’abord le parti radical socialiste puis le parti républicain socialiste. Edgar Faure se situe donc au centre gauche avant la seconde guerre mondiale. Mais la rencontre avec De Gaulle change la donne. Il rejoint la résistance à Alger et gère le gouvernement provisoire sur place. Au cours de la IVe République, ses multiples mandats de ministre le font passer définitivement du centre gauche au centre droit. Pourtant, il vote contre le référendum constitutionnel de 1962, qui permet au Président d’être élu par le peuple. Après les évènements de mai 68, Edgar Faure est le ministre de l’éducation qui intègre les revendications des étudiants à l’école. Tenté, en 1974, de se présenter à l’élection présidentielle, il doit affronter la concurrence de Jacques Chaban-Delmas et Valéry Giscard d’Estaing. Il se retire donc et sa candidature avorte. Celui qui veut être le Chirac du centre ne supporte pas les rivaux. Lorsqu’il se présente à la présidence du parti radical en 1977, il est battu par Jean-Jacques Servan-Schreiber. Il adhère alors au RPR mais n’y reste que quelques années. Ce qui ne l’empêche pas de soutenir Jacques Chirac à l’élection présidentielle de 1988. Parce que finalement, entre centre gauche et centre droit, Edgar Faure a profité des deux camps.
Et c'est aussi l'inventeur des formules suivantes :
- Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent
- Si vous n'avez pas d'opinions politiques, prenez donc les miennes
Des aphorismes que Monsieur Baylet a certainement fait graver sur la porte de son bureau ...
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