Sale temps pour les stars néo-zélandaises.

Il y a comme une forme de fatalité, de malheureuse coïncidence. Deux stars All Blacks blessées le même jour, à l'occasion de la 16ème journée du Top14. C'est d'abord Byron kelleher, touché au genou lors du match de Biarritz - Toulouse, puis, quelques heures plus tard, Daniel Carter, dont le talon d'achille a fini par lâcher, comme on pouvait le craindre.

On rappellera que jerry Collins, autre star Néo-Zélandaise, a également été sérieusement blessé lors du match Toulon-Brive.

Et si le Bison toulousain et le 3ème ligne de la Rade devraient pouvoir fouler de nouveau les pelouses du Top14 dans quelques semaines, la saison est terminée pour Daniel Carter. C'est un très gros coup dur pour l'USAP, qui commençait à entrevoir tout le bénéfice sportif qu'elle pouvait attendre du prodige All Black. L'intégration du demi d'ouverture dans le collectif Catalan semblait se poursuivre au mieux, comme pouvait en témoigner le bel essai inscrit par Maxime Mermoz sur un coup de pied à suivre de Dan Carter, lors du match au Stade de France, samedi dernier.

Il est peut-être trop tôt pour mesurer les conséquences qu'aura l'absence du numéro 10 sang-et-or sur les chances de titres. Mais outre les aspects psychologiques négatifs pour le groupe, les blessures de Nicolas Laharrague et Steve Meyer limitent considérablement les solutions de rechange à l'ouverture. Le jeune David Mélé devrait postuler, mais sans vouloir minorer son talent, il ne présentera pas tout à fait les mêmes garanties. Quant à un éventuel joker médical, difficile de trouver l'oiseau rare à ce moment de la saison. Un oiseau qui devra apprivoiser le jeu perpignanais.

C'est, on le répète, un vrai coup du sort pour Perpignan, et même si les signaux étaient alarmants qui laissaient penser que Daniel Carter présentait de signes de fragilité, on voulait croire que l'ouvreur All Black irait jusqu'au bout de sa saison.

La blessure de Byron Kelleher est moins grave, qui ne nécessiterait a priori que six à huit semaines de repos. La mini-trêve de trois semaines dans le Top14 lui permettra de se soigner sans trop pénaliser son club. Et jean-Baptiste Elissalde devrait récupérer sa place de titulaire à la mêlée tout le temps de l'indisponibilité de son homologue All Black. A cet égard, on mesure - s'il en était besoin - la profondeur du banc Toulousain.

Evidemment, on ne peut pas incriminer le calendrier du rugby hexagonal pour expliquer la survenue de ces blessures. Des faits de match (pour Kelleher et Collins) et une fragilité déjà présente (Dan Carter) sont à l'origine de ces blessures.

En revanche, on peut penser que le rythme des rencontres disputées par le demi de mêlée Toulousain et l'engagement physique que celui-ci met dans ses matches ont pu "préparer le terrain". Quant à Dan Carter, on se dit que même un calendrier aménagé (ce qui est largement le cas pour les internationaux Néo-Zélandais) ne permet pas de prémunir les joueurs contre les blessures.

On regrettera que l'aventure française du jeune ouvreur s'arrête sur un tel incident. On lui souhaite de se rétablir complètement. Néanmoins, on fera observer qu'il n'a pas été épargné par les blessures depuis deux ans. Il faut espérer que Dan Carter ne soit pas victime d'une usure physique prématurée du type de celle qui a frappé un autre ouvreur de très grand talent, Jonny Wilkinson.