Lundi 02 février 2009
10h59 - ADAM SMITH ET LA MORALE CAPITALISTE
- politique
L'homme est égoïste par nature. Il ne pense qu'à son intérêt personnel disait Adam Smith ( philosophe- économiste 1723-1790) et il estimait que c'était très bien comme ça parce que finalement son avidité, sa rapacité pour être assouvie doit faire appel aux autres, les moins entreprenants. C'est ce qu'on appelle l'effet de ruissellement. l'argent part du sommet du sapin et ruisselle sur celui-ci en gardant des gouttelettes en suspension dont profitent les différentes branches de haut en bas. Le vice débouche sur une vertu. A défaut de justice sociale, ce principe assure une certaine régulation naturelle des échanges entre les agents qui permet une relative paix sociale puisque chacun est bénéficiaire à différents degrés de l'avidité des plus entreprenants. C'est ce que Adam Smith appelait " la main invisible". Le riche pour accumuler son capital a besoin de la force de travail des moins riches. Pour consommer aussi. S'il construit un château, il lui faut des maçons des charpentiers des menuisiers des couvreurs, des peintres. Donc tout le monde en profite. C'etait l'idée pas neuve de Sarkozy avec sa politique fiscale. Elle date d'Adam Smith. Enrichir les riches pour qu'ils consomment au bénéfices des pauvres afin que ceux-ci foutent la paix aux riches. Pas plus, pas moins. C'est aussi la parade morale que les libéraux portent en bandoulière depuis que le capitalisme existe.
Mais ce qu'adam Smith prenait en compte c'était une productivité qui produisait des richesses à répartir. Il n'imaginait pas la financiarisation des marchés, ce que Sarkozy appelle "le mauvais capitalisme" c'est à dire de l'argent qui produit de l'argent. Croire ou vouloir faire croire que l'on peu éradiquer ce mauvais capitalisme sans changement structurel mais uniquement par des sanctions est une chimère, pire, une malhonneteté. Le "mauvais capitalisme" est issu du "bon" il est même inhérent au bon, je l'ai déjà écrit plusieurs fois. Ce que Olivier Besancenot traduit par une formule percutante : " la financiarisation de l'économie est inscrite dans le patrimoine génétique du capitalisme" Le capitalisme qui se présentait comme le champion de la rationalité a fait la démonstration qu'il pouvait être le champion de l'irrationalité ( voir la bourse et ses effets de yoyo qui n'ont rien à voir avec l'économie réelle ) Il a surtout démontré qu'il menait à la catastrophe comme à mené à la catastrophe le communisme. Muni de ces deux références historiques les économistes en sont actuellement à la critique pointue du capitalisme sous ses différents angles : social, anthropologique, moral, écologique. Il faudrait maintenant passer de la critique à une solution, c'est à dire à un compromis. c'est le boulot des politiques et ça urge.
( cet article est inspiré librement du n°26 du mensuel "Philosophie" consacré en partie à l'anti-capitalisme)
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