La campagne monte à la ville

Publié le 02 février 2009 par Alex Gaudin

Les angoisses alimentaires donnent parfois l’envie de retrouver un lien de proximité ou davantage de traçabilité (comme le dit cet horrible mot) avec son alimentation. Ce que je mange, c’est fait / produit / élevé / poussé où, comment et par qui ? Des questions qui peuvent sembler assez naturelles mais dont les réponses se trouvent rarement sur les emballages ou étiquettes de marchés.
Quand on habite à la campagne, c’est sûr, c’est tout de suite plus simple : avoir un potager ou connaître parmi son entourage quelqu’un en possédant un, permet de se fournir à bon compte en légumes. Idem pour la viande, œufs et laitages si on connaît quelqu’un.
Mais quand on habite en ville, c’est tout de suite plus compliqué
Prenons l’alimentation bio par exemple, il existe aujourd’hui plus types de circuits, du plus militant type Amap au plus consumériste, type Naturalia ou les rayons Bio de nos grands défenseurs du pouvoir d’achat. Entre les deux, se développe également une offre dite de « paniers », avec là encore un choix du plus frugale et imposé au plus large et roboratif. Question d’envie, de point de vue et de porte-monnaie.
Mais toutes ces solutions laissent un petit goût d’inachevé, car se réduisant bien souvent à une posture de consommateur passif, qui il faut bien le dire, n’est plus d’un attrait irrésistible.
Alors que voit-on surgir à l’horizon, comme alternative urbaine et de proximité ?
Eh bien le grand retour du jardin ouvrier, voir d’affermage ! Mais pas seulement.
Et les dernières initiatives en date sont majoritairement anglo-saxonnes.
Petit tour d’horizon des différentes initiatives.
  • On commence avec peut être le plus anecdotique, le guerilla-gardening. Il s’agit de s’emparer d’un terrain urbain en friche ou laissé à l’abandon, et d’y planter des fleurs, plantes afin de le transformer en jardin urbain libre. Pour les amateurs, le manuel du parfait guerrilla-gardener se trouve ici
  • Deuxième tendance, le food swapping. En provenance de Londres, il s’agit du bon vieux principe du troc, où chacun est convié à venir avec ses productions agricoles et à les échanger contre d’autres. Initié par Growing Communties, à Hackney, quartier militant s’il en est, ce mouvement se structure aussi autour de marchés paysans, potagers locaux, etc.
  • Autre initiative, en provenance des Etats-Unis, la cueillette sociale. Le principe, des producteurs permettent à des associations de récupérer les fruits et légumes qui ne seront pas commercialisés, afin de les donner à des associations d’aide alimentaire. L’idée étant d’éviter le gaspillage des produits.
  • Après, on trouve une deuxième grande famille d’initiatives, qui visent à rapprocher les urbains de la production agricole.
  • Toujours en Angleterre, une structure propose d’adopter une parcelle de terre. L’idée est de mettre en contact les personnes ayant du terrain mais ne s’en occupant pas forcément et ceux qui aimeraient développer un potager mais ne disposent pas de terrain.
  • Dans le même esprit, vient de se créer la structure Landshare.
Aux USA, des structures similaires existent également. Ici ou .
Et enfin, un bon blog pour se tenir au courant de tout ce mouvement de l’agriculture urbaine.