Jamais 2 sans 3, dites-vous ?
Il y a quelques jours Google annonçait la mise en ligne d'une quinzaine de toiles du Prado - le célèbre musée espagnol - dans Google Earth. Toiles visibles en haute résolution... Coup d'essai, qui laisse penser que Google ne va s'arrêter là...
J'ai la nette impression que l'on va revivre un épisode très gaulois, comme on l'a déjà vécu avec l'IGN (les cartes) et la numérisation des livres par Google. Sur ce dernier épisode, un très haut fonctionnaire de notre aimable République (Mr Jeanneney) avait été se plaindre auprès de Mr Chirac, à l'époque Président de la République... "Regardez ces méchants cow-boys qui numérisent nos livres..." Résultat : Chirac avait lancé Quaero, avec le succès que l'on sait (Quaero dont le serveur s'était effondré quelques minutes après son ouverture... Comme d'ailleurs celui de l'IGN à l'ouverture du sien - curieux quand même quand Google lance un nouveau service, ses serveurs ne s'effondrent pas...)
Va-t-on revivre le même scénario avec Google Art ?... Et pourtant...
Et pourtant, on a tout ce qu'il faut pour mettre en oeuvre "notre" musée virtuel en très très haute résolution... Très nettement mieux que l'essai Prado de Google... Mais faudrait pas trop traîner...
Jean nous présente dans ce billautshow la solution de Lumière Technology. Lumière Technology a mis au point une caméra multispectrale, équipée d'un capteur satellite et d'un panier de 13 filtres, permettant de numériser une toile sous différentes lumières (UV, infra-rouge, lumière rasante, de 380 à 1.050 nanomètres....) dans le visible et l’invisible. Avec une résolution de 240 millions de pixels, bientôt 1,8 milliard...
A quoi cela sert-il ? Jean nous fait une présentation complète avec un tableau représentant un apache. Numérisation, mise en ligne... Ce qui rend l'oeuvre disponible pour tout un chacun par l'Internet. L'affichage se fait avec Zoomorama qui a déjà présenté sur le billautshow ici. Jean nous montre ensuite ce que l'on peut tirer de ce tableau - découvert dans un grenier - avec sa technologie... Notamment on s'aperçoit que notre apache n'est pas seul sur sa toile... Il y en a un autre sous lui, que l'on ne voit pas naturellement de prime abord. Un expert traditionnel ne le voit naturellement pas non plus... Qui plus est, on repère la signature du peintre malgré l'usure du tableau. On peut ensuite faire des comparaisons avec les oeuvres certifiées du dit peintre (en l'ocurrence l'un des premiers peintres américains). Lumière Technology est donc un élément certifiant du "fine art", de découverte en quelque sorte de l'ADN du tableau... Ce qui naturellement dérange un peu ce marché, organisé de façon très académique.
Le marché du "fine art" est un marché de l'ordre de 9 milliards d'euros. Ce qui n'est pas rien. Marché organisé de façon quasi-moyenne-âgeuse : avec des experts "qui ont l'oeil", des ayant-droits méticuleux et sur leur garde, et quelques personnes qui font la pluie et le beau temps. Bref on ne peut pas dire que la chose soit très 2.0 comme on dit aujourd'hui.
Quel est le business model de Lumière Technology, face à ce monde très académique ? Que pourrait être un "Malraux numérique" ? Que pourrait apporter ce Malraux 2.0 ? Lumière Technology se fera-t-il racheté par Google ? Corbis ?
Pour contacter Jean Penicaut : jean((point))penicaut(aRobase)noos(point)fr
Le (magnifique) site de Lumière Technology : ici
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