“Nous avons connu nos terres spoliées au nom de textes prétendument légaux, qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort”. Cette phrase d’un discours de Patrice Lumumba devant des officiels belges au moment de la proclamation de l’indépendance du Congo résonne encore aujourd’hui sous d’autres cieux et c’est bien la résonance de Lumumba que le photographe sud-africain (blanc) Guy Tillim tente de capter dans la série montrée à la Fondation Cartier-Bresson (jusqu’au 19 avril). A travers des images africaines, du Zaïre/Congo, du Mozambique, de Madagascar, d’Angola, Tillim retrouve des traces de Lumumba, noms de rues ou autres évocations, et ces photographies disent l’Afrique d’aujourd’hui, une Afrique en tout cas, son Afrique :
Le Grande Hotel de Beira (Mozambique, 2008) fut un jour grandiose, somptueux avec ce magnifique escalier moderniste en spirale. La décrépitude du béton, les ordures au sol, la sensation générale d’abandon sont autant
Les Archives du Tribunal de Lubumbashi (RDC, 2007) sont une merveille kafkaïenne, avec ce mur de dossiers empilés, ficelés tant bien que mal : histoires ordinaires, engorgement bureaucratique, mais surtout un poème visuel.
Toutes photos © Guy Tillim.