L'écart entre le Parti Démocrate et le Parti Républicain dépasse largement les seuls chiffres tant le Parti Républicain est confronté à un besoin de modernité.
Une nouvelle génération démocrate a accédé au Sénat renforçant le décalage déjà apparu à l'issue du renouvellement de 2006 entre le Parti Républicain composé de Sénateurs âgés et le Parti Démocrate doté d'une nouvelle génération dynamique.
Les représentants emblématiques du Parti Démocrate partagent quatre caractéristiques majeures.
1) tout leur discours repose sur le retour à la mode de l'espoir.
2) Ils n'entrent pas dans les frontières classiques d'opposition entre les républicains et les démocrates. Ils revendiquent la rigueur de gestion. Ils se présentent comme animés par une forte foi religieuse. Ils sont sortis des chemins classiques des leaders démocrates pour aller chasser sur des thèmes longtemps considérés comme réservés aux républicains.
3) Ils ne sont pas "lisses". Ils ont tous connu des parcours compliqués parfois difficiles. Les difficultés sont reconnues, assumées, embellies. Par cette transparence, ils sont perçus comme honnêtes, intègres, frais, neufs. Leurs difficultés montrent qu'ils sont "comme chacun" avec des hauts et des bas.
4) Bien davantage, comme s'il avait voulu rompre avec les schémas classiques, l'électorat a manifestement choisi l'impertinence. C'est la génération "Tiger Woods". Un noir qui est champion de golf !
Ces percées spectaculaires doivent bien sûr s'inscrire dans la durée.
Mais quelle durée ?
La mode aux Etats-Unis est aujourd'hui de constater que le Président Obama est comme Kennedy, élu Président sans vraie ancienneté quand il s'est lancé dans la course à la Maison Blanche.
Les moeurs de Washington ont maintenant tellement "mauvaise presse" que l'ancienneté semble un défaut comme si le temps avait permis d'être contaminé par des mauvaises " habitudes "…Voilà donc un contexte entièrement nouveau avec un déséquilibre qui va bien au-delà des seuls calculs des membres de chaque force politique.
Ce sont tous d'excellents orateurs. Mais là aussi le style est nouveau. Il ne s'agit pas de "grands discours conceptuels maniant des valeurs générales mais des extraits de vies.
Ils sont des "semblables", des "gens normaux connaissant la vie quotidienne".
Cette ambiance impose deux défis nouveaux :
- pour le parti Démocrate, il faut gérer cette qualité atypique de Sénateurs,
- pour le parti Républicain, il faut renouveler ses leaders emblématiques car l'élection de 2008 marque la fin d'une génération, voire même d'un style.
La désignation de Michael Steele comme Président du Parti Républicain traduit une première étape dans cette évolution incontournable pour le Parti Républicain. Il y contribue non sans maladresse tant il apparaît suiveur. Il est le premier noir porté à la Présidence du Parti et son premier discours est consacré à chasser sur les " terres de barack Obama " qui s'est approprié Lincoln …
Si le Parti Démocrate est capable de conserver la classe moyenne, le Parti Républicain est au début de 8 longues et pénibles années.