Cette semaine, dégustation : les raisins de la colère. Colère des networks avant tout, qui n’ont programmé aucun de leurs programmes phares. On reprend doucement mais sûrement en janvier, sur ABC et compagnie. Alors rien de tel qu’une bonne séance rattrapage au menu gourmet de cette semaine.
Quand il s’agit de Patty Hewes (Damages) ou Tami Taylor (Friday Night Lights), on crie Yaii. Quand il s’agit de Megan Smith (Privileged), on a plus envie de se casser les doigts un par un pour expulser la haine que l’on a à l’égard de cette actrice et ses sourcils de Satan.
Mais comme les séries, c’est surtout la magie de Disney : concluons cette entrée en matière par Alice, la quatrième personnalité fantasque de Tara, la nouvelle héroïne de Showtime, plus apprêtée mais moins funky que Nancy Botwin.
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Lost (5.01 Because You Left) Les survivants du crash ne sont plus vraiment perdus, serait-il envisageable de renommer la série ? Cette question de linguistique pure et simple me turlupine à chaque épisode. Je propose un « Found ». Ou un « Found but have to go back, stupid gringos ».
J’avais songé aussi à un “Juliet just Love, season premiere ABC 8/9c” mais finalement, non. (il y aussi Sun et Kate, et un peu Hurley quand il ronronne du museau).
L’épisode a crée une vraie continuité avec la fin de la saison 4, qui avait réussi avec ses flash forward initialement frustrants, a annoncé la nouvelle dimension de Lost, entre réalité urbaine et île maudite. Un divertissement à la hauteur pour ce retour.
(7/10)
Lost (5.02 The Lie) Kate est une mère un peu névrosée, du genre à faire du babillage alors que son môme a douze ans ou quasi. Surtout que bon, Aaron, ce n’est pas vraiment son rejeton, elle pourrait très bien lui parler comme à une personne américaine civilisée. WTF. Mais la petite scène avec Sun était tellement mignonne (Kate a quand même versé une larme), qu’on lui pardonne ses enfantillages.
L’épisode était un peu brouillon, mais il vaut le coup d’œil pour la scène d’Hurley qui explique l’histoire des survivants/de la série à sa mère. Avec un résumé pareil, difficile de ne pas se rendre compte de l’énormité de l’histoire. Au passage, il a oublié de mentionner le gros bouton.
Cette fin « Then god help us all » est tellement typique de la série : mystique, ampoulée et creuse. A force, ces menaces apocalyptiques n’ont plus aucun effet et affadissent le show.
(6/10)
Damages (2.03 I Know Your Pig) Beaucoup mieux cette semaine ou alors mes exigences FXesques ont été vues à la baisse. Le personnage de Gay Harden est une femme au caractère bien trempé, ce qu’elle dégage est suffisamment mystérieux pour nous mettre en haleine. Renouer avec les éléments de première saison, notamment Katie ou l’avocat M. Nye, est aussi une très bonne chose.
Mais le plus important dans cette saison est l’intrigue Purcell qui commence a s’étoffer et logiquement, à intéresser. L’histoire est un croisement entre une affaire à la Erin Brokovitch et une affaire familiale, étroitement liée à Patty Hewes.
Comme Ellen, on tente de démêler le vrai du faux, comprendre les motivations de chacun et la vérité parmi les mensonges. Quelle phrase, on dirait du Guillaume Musso. En tout cas, la machine est lancée (là, on dirait du Marc Levy).
(8.5/10)
(Aurais-je une dent contre les diffusions du mercredi ?)
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Dimanche 25.01
Above Suspicion (1.01 Episode 1) Autant l’avouer, je n’ai regardé le pilot d’Above Suspicion que pour Kelly Reilly qui tient le rôle principal, et Ciaran Hinds, à la rigueur. Mais la mise en scène cheapest ever, l’ambiance so cliché de la série et l’intrigue en elle-même m’ont fait pousser quelques petits cris de désespoir du fond de mon lit. On se demande même si les histoires criminelles au Royaume-Uni ont quelque chose à voir, parfois, avec … la réalité.
ITV, ce sera la Call Girl ou rien pour moi.
(3/10)
Flight of the Conchords (2.01 A Good Opportunity) La comédie-vraiment-marrante d’HBO revient à l’antenne. Il faut préciser le genre, parce qu’avec HBO, les comédies sont plus dramatiques et désastreuses que vraiment-marrantes, à l’exception notable de The Comeback et Dream On. Ou le futur Eastbound & Down (gros LOL : le préair avait été apocalyptique de médiocrité).
Après un abandon precipité en début de saison inaugurale, Flight of the Conchords avait signé une première saison hilarante et poétique et pouvait se vanter de faire partie des comedies-vraiment-marrantes de la chaîne à péages, connue pour ses comedies-pas-marrantes, Lucky Louie ou Curb Your Enthousiasm, par exemple.
Avec ce season premiere stroduballon, Bret et Jemaine se lancent dans la creation de jingle publicitaire, incité par Murray, qui pousse la chansonnette comme Ewan McGregor dans Moulin Rouge. Et les voir déguiser en pâte-de-dentifrice-pour-femmes-seulement n’a pas été l’unique bon moment de l’épisode, c’est dire.
(7/10)
Big Love (3.02 Empire) Quand je disais que l’atout “polygamie” n’était pas le seul cheval de bataille de la série, l’épisode de cette semaine le prouve encore une fois. La scène de Nikki chez le docteur était bouleversante. L’épisode rend une fois de plus le personnage de Bill au paroxysme de l’antipathie, sa conception du marriage fait peur à voir et c’est sous cet angle que la série peut s’analyser en vraie critique des moeurs polygames affichées. Les enfants Henrickson sont de plus en plus à l’abandon, c’est assez révoltant mais cela sert bien la série. Toujours aussi fascinant en tout cas, la série ne connaît pas de relâche.
(8/10)
The United States of Tara (1.02 Aftermath) Alice, la quatrième personnalité cache de Tara, est révélée dans l’épisode. La construction de l’épisode ne se divise donc pas en quatre mini-parties dans lesquelles chacun des personnages de l’héroïne fait son spectacle, vu le format de la série, c’est aussi mieux.
Cet épisode fait donc la part belle à Tara et Alice et se montre bien plus sobre que le pilot. Alice est un personnage très similaire au rôle que Toni Colette tenait dans The Hours. Sorte de ménagère des années 50, propre sur elle et à l’accent guindé, la mieux représentée de tous les personnages, la plus aboutie, celle que l’on avait plus en scène aussi.
Si les multiples facettes de Tara sont archétypales voire foncièrement caricaturales, il demeure un certain réalisme dans le concept de la série, notamment grâce aux autres membres de la famille, qui ajoutent à l’ambiance de la série, une vraie teneur pragmatique. Cela participe au charme de la série qui ne se contente pas de jouer la carte de la métamorphose, pareil à Big Love qui ne se contente pas d’afficher son atout « polygamie » à tout va.
(8/10)
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Lundi 26.01
Trust Me (1.01 Before and After) A venir.
(sympa cette soirée séries, isn't it ?)
(ai reçu de nombreux emails dans lesquels on me demandait où était passé les derniers HIMYM, Gossip Girl, Sarah Connor, The Big Bang Theory, la réponse : au repos. Ca arrive pour eux aussi, sisi.)
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Mardi 27.01
Fringe (1.12 The No-Brainer) Cette histoire était-elle clairement pompée sur Pulse ou un hommage bien senti à l’œuvre de The Ring ?
L’épisode a pris un sacré coup de modernisation, la mise en scène est plus léchée, les plans plus recherchés, de la musique en fond sonore, un ton volontairement plus détaché et désinvolte, un arc semble se profiler. Et l’humour n’est plus l’apanage de l’unique Walter. Par touches subtilement distilléees, la série essaie de se sortir de son étiquette de série scientifique à formules figées. C’est une réussite.
(7/10)
Privileged (1.01 All About Tough Love) JoAnna Garcia est la pire des actrices starlettes de la télévision. Comment j’ai pu l’adorer dans les épisodes du début ? J’ai envie de me marquer au fer rouge pour cette erreur de jugement si épouvantable.
Elle qui pourrait si bien jouer fait tellement dans le surjeu, la grimace, le battement de cil, le ton gravissime qu’elle se grille à jamais. Elle et ses sourcils, je suis certain qu’elle pourrait ne pas en avoir qu’avec son visage en zigzag, on les verrait quand même. Insupportable, elle rend la série détestable, merci JoAnna (et c’est quoi ce prénom sérieusement ?).
Pourtant, malgré le mélo de situation et la morale dégoulinante de bon sentiment du début, l’épisode ci regorgeait d’humour (suis-je le seul à remarquer que la série essaie de talk-talk comme Gilmore Girls ?), de tendresse bien placée et a produit une fin plutôt intéressante, un joli rebondissement qu’on n’avait pas vu venir.
(6.5/10)
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Mercredi 28.01
Damages (2.04 They’ve Got Mr. Pibb !) La série décolle enfin. Au tiers de la saison, il était temps. Mais l’arc tient la route, les storylines secondaires, aussi. La paternité de Purcell est une intrigue bien gérée qui donne du relief à la série. Les flashbacks de dix ans donnent moins mal à la tête que les flash forward de l’an passé, c’est aussi l’occasion de voir Patty plus jeune. On comprend pourquoi elle a pris un sacré coup de vieux cette année. Pour le bien du script. Sacré FX. (vite, la suite : je veux voir des scenes de retrouvailles endiablées sur le ponton de Daniel et admirer Ellen dans ses chemisiers centrés).
(8/10)
Lost (5.03 Jughead) Dans cet épisode excellent, il n’y a aucun personnage des début (et il y a Juliet, la combinaison était donc forcément excellente), à croire donc qu’ils auraient pu tous mourir sur l’île ou ailleurs, ça aurait été pareil.
Même si Sun est sympa, ils n’ont pas trop manqué ces crétins. Hurley est en fuite, Kate aussi, Sayid aussi, Jack, ce sera pour bientôt. On trépigne d’impatience, ou pas. Le machiavélisme de Yeux Globuleux contribue beaucoup à la qualité de la série et là, on a comme l’impression de regarder une autre série, (il restait encore Sawyer et Lock, mais il faut dire que ces deux-là, ce sont des cas à part) et on se dit finalement qu’une septième saison avec seulement le jeune nouveau Charles Widmore et l’enfant de Penny (Charlie, un homage bien senti), c’est presque possible.
Le principal dans l’épisode, c’est Desmond, qui est toujours aussi classieux. Penny et lui vivent leur histoire : cela fonctionne toujours autant entre eux, on a envie de les voir s’aimer pendant 40 minutes sans causer latin (langue officielle des Autres, on comprend pourquoi ils n’ont jamais pensé à jouer au backgammon. L’autre personage phare, c’est David, qui est plutôt sympa, c’est un Charlie en plus réfléchi et smart. Lui aussi, il aime une fille. Lui aussi, il aime une faible. Charlotte, qui pisse drôlement vite le sang. Va t-elle mourir ? Quelqu’un dans la tribune s’en soucie t-il ?
(7/10)
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Jeudi 29.01
Skins (3.02) Pour plomber à jamais l’ambiance de la série, rien ne valait un ado hooligan de pacotille, esprit rebelle dépassé, à l’accent de routier irlandais et au visage tête à claques. Skins est devenu insupportable à l’œil nu, Cook est le personnage le plus agaçant, antipathique, odieux et répugnant que l’histoire sérielle ait porté. Et il a choisi cette série si initialement attachante pour rouler des mécaniques, roter et attraper tout ce qui bouge. L’épisode est le plus détestable de toute la série, en dehors de la monopolisation faite par le personnage de Cook, rien en dehors n’a relevé le niveau consternant de l’histoire principale (encore faudrait-il laisser la possibilité à Effy et Pandora de faire plus que danser langoureusement ou écarquiller des yeux)
Des bagarres aux airs parodiques aux faux fous rires de ces jeunes imbuvables dont l’alchimie générale est plus que douteuse, l’épisode était pile l’opposé de l’esprit original de Skins : authentique et innovant. Formel et tristement banal, à l’image de Cook le plouc.
(2/10)
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En brayfe cette semaine, il fallait apprécier le retour en force et en intensité de Damages. En revanche, les séries anglaises n’ont plus la côte : Skins et Above Suspicion se sont révélés désastreusement médiocres. Ou comment regretter encore plus amèrement la disparition de Jal et Sid.
La semaine prochaine, Trust Me à l’honneur sur le blog, cette série sur la publicité, souvent comparée à tort à Mad Men, aura droit à une critique sur-mesure. On continuera d’apprécier les programmes phares de ce début d’année : Big Love, Tara, Damages et Lost.
Seriement, Adam.