Pour le mauret, propositions coneiller municipal suite a tempete klauss 2009

Publié le 01 février 2009 par Jean-Robert Bos

Comme suite aux conséquences de la tempête Klaus, je voudrais intervenir à titre de conseiller municipal d'Andernos-les-Bains (!) pour dénoncer une situation catastrophique que déplorent les habitants du quartier du Mauret à Andernos et qui perdure depuis des années.

Fin novembre 2008, il y a donc à peine deux mois, plus de 100 maisons avaient été inondées dans ce quartier résidentiel qui, hélas, est dénommé "de la Piscine" mais pas pour les mêmes raisons.

En effet, ces habitations pour la majorité de fréquentation estivale ou de fin de semaine, ont été édifiées de 1930 environ à l'après deuxième guerre mondiale dans une zone marécageuse et de fonds en dépression. Quand ces grands lotissements ont été réalisés (1931 pour Palace-Park et 1942 pour celui du Mauret  par les frères parisiens Bernheim promoteurs), il existait de nombreux fossés de draînage mais peu de végétation facilitant l'absorption des masses d'eau présente à "fleur de sol". Son parcellaire, constitué de petites unités, ne permettait pas le développement de grands arbres. A cette époque, il n'y avait que très peu d'obligations d'urbanisme (qui auraient pu exiger, entre autres, une surélévation du seuil des maisons par rapport aux routes) ni aucun tout à l'égout.

Dans les années 70, le dynamique Maire Franck CAZENAVE impulsa le modernisme nécessaire à cette cité balnéaire et aménagea, à partir de la piscine, la promenade du littoral. Si cet ouvrage était judicieux pour le tourisme et la protection des quartiers arrière face aux assauts maritimes, il devait et devrait toujours s'accompagner d'une gestion très prudente des voies, des constructions nouvelles et de l'assainissement des eaux pluviales.

Cette digue devenait en même temps un barrage à l'évacuation des eaux du "polder" ainsi délimité. 

Quelle est la situation aujourd'hui?

Un immense quartier de 77 hectares, totalement urbanisé et intégrant 1000 maisons environ et leurs annexes. Tous les fossés ont pratiquement disparu, comblés ou canalisés par des buses bien souvent trop petites. Non seulement ces fossés typiques et indispensables dans notre paysage du Nord-Bassin ne jouent plus leur rôle de collecteurs mais aussi de régulateurs de stockage et d'évaporation naturelle. Pour éviter toute inondation, une urbanisation doit pouvoir se débarasser de 3 litres d'eau par hectare er par seconde. En théorie, sur 77 hectares ce serait 14 m3 à évacuer par minute! Il est vrai que le sol sableux est un véritable plateau absorbant. Mais la nappe phréatique étant à 80 cm environ, nous sommes plutôt sur un plancher flottant! Et quand notre sol est saturé, nous voyons affleurer des flaques caractéristiques. Pas question d'attendre l'absorption et l'eau monte sous les averses.

Dans ce quartier du Mauret et de Palace Park seuls deux émissaires visibles sur la plage de la piscine évacuent les eaux pluviales. Il s'agit de buses en plastique de 40 cm de diamètre et bénéficiant d'un clapet anti-retour. Normalement! Il suffit d'un peu de varech, de sable et d'un défaut de conception ou d'entretien et l'eau de la marée rentre directement... Et elles sont manifestement insuffisantes!

Que s'est-il passé ce vendredi 23 janvier ? (comme pour les autres fois d'ailleurs!) 

Les fossés non entretenus voire comblés ou sous-dimensionnés n'ont pas pu vidanger au fur et à mesure les quantités d'eau phénoménales retenues dans tous ces quartiers avant la tempête et produites par toutes les zones imperméabilisées (plus de 50%). L'absence d'absorption par les grands arbres (200 l /jour en moyenne) n'arrange rien au contraire. Il n'y a pas de risque de chute mais il n'y a pas non plus de "pompes" naturelles!

Avec la force du vent, l'eau est passée par dessus le perré qui est trop bas et lésera de plus en plus avec la montée des eaux planétaires. Et ce n'est pas le batardeau en planches ajourées en haut de la cale à bateaux qui empêche totalement l'eau de rentrer! Elle est aussi rentrée par les buses de la plage et par les canalisations supposées pouvoir l'évacuer... Elle a envahit toutes les canalisations de tout à l'égout (non étanches) qui ont été lessivées de ce fait et évacuées à la fin de la tempête directement dans le Bassin avec toute la pollution complémentaire trouvée dans les propriétés...Résultat: un paysage de bord de rivière en crue, des habitations et des rues entières inondées, des habitants prisonniers dans leur maison, les voitures baignant dans l'eau salée...Des dégâts considérables.

Quelles solutions?

Dans un premier temps, il faudrait établir une étude hydrogéologique et hydraulique de toute la zone, identifier les bas-fonds et délimiter ainsi dans le PLU une zone de prévention des risques d'inondation. Cela aurait dû se faire depuis trente ans!
Ensuite obliger toutes les constructions nouvelles ou extensions à s'édifier à plus de 30 cm au-dessus de la chaussée correspondante, définir les émissaires principaux, réouvrir et recalibrer proportionnellement les fossés. Il paraitrait indispensable d'aménager en altitude intermédiaire des fossés ou noues de stockage et de régulation. Pour les cas de surverses inévitables et nécessaires de ces aménagements, de construire un certain nombre de bassins de rétention et de stockage étanches et enterrés en aval, dans la zone libre de promenade littorale. Leur volume de capacité est calculé en fonction de la zone draînée. Leur intérêt est également de pouvoir contrôler la pollution des eaux récoltées avant tout rejet direct dans le Bassin. Quand même. En cas de situation exceptionnelle (revoir le passé et imaginer l'avenir...), des pompes s'enclenchent automatiquement et vidangent ces réservoirs au fur et à mesure pour éviter efficacement l'inondation de ces quartiers.

Il suffit de prendre une décision politique.

Vous remerciant de l'intérêt que vous porterez éventuellement à ce courriel,

meilleurs sentiments,

Joël CONFOULAN

Conseiller municipal de propositions 


Lors de ma visite de ce quartier (photos lors d'un prochain reportage) j'ai pu constaté le désarroi des habitants du Mauret face à leurs jardins, habitations, voitures ... noyés sous plus de 50 cm d'eau.
Pire qu'en 1999 !!
Les pompiers et la police municipale étaient sur place.
Mais plus de photographes que de solidarité ou de réconfort ... Et il aurait fallu toute une caserne pour venir rapidement pomper toute cette eau et venir en aide à tous !

Il faut trouver de réelles solutions pour mieux les protéger et j'ajouterai de mettre en place sur ce quartier des groupes électrogènes et des pompes en fixe comme au Betey car les coups de vent et tempêtes vont devenir fréquentes. Il faut penser également à un plan de secours (pour tous les andernosiens) avec ou sans la présence des élus en appui avec les associations et des bénévoles en coordination avec les pompiers et la police et cela dès ce jour : n'attendons pas la future tempête pour en tirer les vrais leçons ...

Jean-Robert Bos
Ecocitoyen