52 livres en 52 semaines : La Traversée du continent

Si je passe outre ma relecture, pour le simple plaisir, de sa pièce Le vrai monde, mon dernier Tremblay nouveau datait de presque 2 ans. Beaucoup trop long…

La Traversée du continent raconte un pan de l’histoire de Nana, la fameuse grosse femme d’à côté, la mère de Michel Tremblay. On la suit lors d’un voyage en train depuis la Saskatchewan, où elle a passé une partie de son enfance avec ses soeurs et ses grands-parents, jusqu’à Montréal où l’attend sa mère. Elle a 10 ans, n’a connu que la vie en campagne entourée d’immenses champs de maïs et voilà que cette mère, qui avait confiée ses enfants à ses propres parents, la réclame auprès d’elle à l’autre bout du pays.

MT réussit très bien à se mettre dans la peau d’une fillette. On fait avec elle ce voyage “initiatique”, on ressent ses craintes. On parcours d’ouest en est le Canada d’une autre époque et, lors de ses quelques escales, on côtoie des personnages typiques de l’univers de Michel Tremblay : la vieille fille acariâtre, la grosse tante exubérante qui a tout de la “mama” italienne, et la cousine qui joue fièrement son rôle de guidoune de luxe.

J’ai de beaucoup préféré ce roman à la série des Cahiers (Noir, Bleu et Rouge) et à son Trou dans le mur, dont le destin des personnages m’importait peu. Le bonheur de se replonger dans le monde de MT, vient beaucoup du fait qu’on se retrouve en territoire connu. On reconnaît les airs. Même si l’histoire se déroule au début du siècle et qu’on est plutôt loin du Plateau Mont-Royal, on devine la genèse des personnages qu’on aime tant. On découvre Nana, la petite fille effrayée devant ce grand chambardement qu’on lui impose, alors qu’on connaît depuis longtemps, si on est lecteur de MT, la Nana devenue adulte.

Le livre se termine sur une fin ouverte, d’ailleurs la suite de La Traversée du continent, La Traversée de la ville, est sur les tablettes depuis l’automne dernier. J’ai très hâte de le lire!