Une chose est claire, à mon avis: les réseaux d'anciens ont eu du mal à prendre le virage du web. Le site polytechnique.org, pourtant un des précurseurs en la matière, a n'a pas trouvé sa place simplement, au moins durant ses premières années, par rapport aux sites plus institutionels de l'Ecole. Mais il est désormais la pierre angulaire de l'Ecole sur le Net. Car si un élève passe 3 ou 4 ans sur le plateau, il en passera plus de 40 à vivre sa vie "d'ancien": la mise à sa disposition d'informations, de connexions ou de groupes qui pourraient lui être utiles durant ces quarante années est un enjeu essentiel.
Les réseaux sociaux - principalement LinkedIn et Viadeo, mais aussi Facebook... - ont très bien saisi cet enjeu. Si la création de groupes structurés autours des réseaux d'anciens est plutôt récente (un an tout au plus) et constitue plutôt une faiblesse, comparée aux sites d'anciens élèves, il ne faut pas négliger la souplesse d'utilisation qu'ils offrent, la possibilité de croiser les contacts entre écoles différentes, de créer des groupes locaux, indépendamment de toute structure, et surtout l'absence de contrôle sur les données renseignées par les utilisateurs. De fait, si X.org revendique un peu plus de 16 000 anciens, LinkedIn parle de 20 000 anciens élèves de l'Ecole Polytechnique. Il y a comme une faille...
Alors? Les réseaux sociaux seraient-ils voués à n'être qu'un repaire de polytechniciens frauduleux, de normaliens de seconde zone ou de centraliens du dimanche, à la recherche d'une identité usurpée ou d'un diplôme faussement obtenu? Vraisemblablement non. La majorité des anciens ayant accepté de gérer leur compte en ligne sur les sites d'anciens viendront, progressivement, rejoindre les rangs des réseaux sociaux. Question d'époque, certainement: la crise de 2008 apporte son lot de jeunes diplôlés restés sur le carreau, après une passage raté par la case "Banque", ou simplement au détour d'un plan social de plus. Nul n'est épargné, cher lecteur.
Question de génération, également. La "Y" generation est née avec un clavier au bout des doigts, qu'il soit réel ou virtuel comme celui de l'iPhone. Les besoins de connectivité sont là, dans les gènes. Les réseaux d'anciens sont là pour apporter l'assurance d'une identité réelle, souvent synonyme de cotisation, et le contact réel qui est le véritable moteur d'une association d'ancien. Les réseaux sociaux sont là pour permettre l'ouverture vers le monde, d'une élite souvent bercée d'illusions, ainsi que pour offrir la richesse ergonomique et fonctionnelle si souvent absente des réseaux d'anciens en ligne.
Le tout est de savoir mixer les deux, et de tirer parti du meilleur de chacun. Une chose est sure, néanmoins: les réseaux d'anciens ont intérêt à bien observer ce qui se passe sur les réseaux sociaux, afin d'en tirer les enseignements qui s'imposent en matière de fonctionnalité, et d'anticiper les dérives que ceux-ci rendent possibles.
Enfin, l'article de Muriel Jasor laisse de coté un point important: c'est la possibilité offerte, sur LinkedIn ou Viadeo, de structurer les anciens ... d'une entreprise. A elles seules, de telles populations offrent des réserves inestimables en matière de chasse ou de prospection. Et permettent à ces "sociétés" d'ancien de structurer, pour s'entraider, ce qui était la vocation première des groupes d'anciens élèves. La crise que nous traversons démontrera sans nul doute l'utilité de tels groupes sociaux...
Posté par Herve Kabla dans Société à 23:45 | Commentaires (0) | Rétroliens (0) | Top des liens sortants (0)Karma de cet article: ++ | + | 0 | - | --
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