J'ai loupé Sciences Po Paris il y a 18 ans et je n'ai jamais dépassé le premier tour au tournoi de tennis d'Allonnes, mais demain, belle revanche, je recevrai mon premier trophée des mains d'une créature que j'imagine irrésistible. Mais je n'aime pas les honneurs. La neige, très probablement, va voler à mon secours. Pas le temps d'installer des pneus neige sur ma Twingo supersonique. Pas question d'emprunter les chaînes de Matthieu pour aller jouer les divas au Salon des vins de Loire qui démarre. Scotchée à la météo, je fais la danse de la pluie devant mon chat, interdit. Et comme il fait au moins moins zéro, c'est-à-dire environ moins deux, ça devrait faire des flocons, au final, et je vais être bloquée dans mon duplex 24 heures au bas mot. Alors j'imagine, cette créature irrésistible, au micro, annonçant à un parterre de fans en délire, que Margaux est restée coincée dans les intempéries, figée à jamais dans une congère comme son héros, Hibernatus, et conservée définitivement à 36 ans. A ceci près que lui buvait du whisky, moi du X Noir. Applaudissements.
Photo : Le baromètre de tante Suzanne, plus fiable que la danse de la pluie.