Sur ce court extrait d'un débat organisé par Libération entre Benoit Hamon et Frédéric Lefebvre, le député-suppléant porte-parole de l'UMP s'empêtre dans sa réponse sur la mutation-sanction du préfet de la Manche. ce dernier a été muté après à peine 6 mois de fonction, suite aux manifestations houleuses (mais sans violence) qui ont accompagné la visite de Nicolas Sarkozy à Saint Lô le 12 janvier dernier. Furieux, Sarkozy aurait demandé sa tête. Benoit Hamon lance l'assaut, placidement et efficacement, en critiquant le caprice du Monarque. Frédéric Lefebvre est embarrassé : "Moi je suis désolé, je ne suis pas le ministre de l'Intérieur. Mais visiblement c'est une sanction puisqu'il est muté au bout de 6 mois (...). Je ne connais pas encore le détail des dossiers de fonctionnement des préfets." Puis : "Il y a un point qui est un point important, c'est que... je considère que dans ce pays il n'y a pas que les clampins qui doivent payer." Benoit Hamon ayant rappelé le limogeage du responsable de la coordination des polices en Corse après l'invasion du jardin de Christian Clavier, Lefebvre s'empêtre : "Vous oubliez juste quelqque chose, Benoit Hamon, c'est que Christian Clavier habite dans une résidence où les gens sont menacés y compris de mort... (...) Dans cette résidence, on sait qu'il y a des gens qui sont menacés par des terroristes, et le patron de la police à l'époque en Corse prend la responsabilité de laisser venir des terroristes corses... parce que les gens gentils ..." Hamon l'interrompt: "Talamoni, c'est un terroriste ?" Lefebvre bafouille : "Y a pas que Talamoni qui était le groupe..." Hamon réplique : "Non, mais moi j'ai entendu... je crois qu'il y avait Talamoni, non ? C'est donc un terroriste ?" Lefebvre : "D'abord, monsieur Talamoni est à la limite... et ensuite, il n'y avait pas que lui" Hamon: "Non mais vous savez qu'il siège à l'Assemblée Corse ?" Lefebvre : "Et alors, il est à la limite..." Quelques minutes plus tard, Hamon insiste : "Mais c'est quoi être à la limite du terrorisme ?" Pendant cet échange, Hamon sourit, jubile. Il a raison. Préfet muté: un caprice d'Etat? par liberation&alt;=rss