Toulouse, lundi 26 janvier, salle Nougaro comble, au milieu de la scène trône la batterie, encadrée par deux hauts tabourets. Steve Gadd est bien au centre de ce concert inscrit dans le festival «Drums Summit» qui fête ses dix ans. Il est ovationné dès son entrée sur scène. Son groove imperturbable accueille Sylvain Luc et Richard Bona et ne les quittera pas. Le musicien camerounais développera toute la palette de sa curiosité et de sa culture de voyageur, de l’Afrique au Brésil, du scat au rock. Eclectique aussi la culture de Sylvain Luc qui déploie les secrets de sa guitare au gré de sa fantaisie, de sa virtuosité et de son humour. Richard Bona interpelle volontiers le public, pitre parfois, musicien tout le temps. Les spectateurs se prennent au jeu, d’ailleurs comment résister ? Lorsqu’il lance les mélopées africaines, elles se déploient sur les solos de guitare, luxuriantes, comme des lianes qui se déroulent puis s’enroulent pour revenir au bassiste, qui les déploie à son tour. Le concert alterne les compositions des trois musiciens, dans un ballet multiculturel qui subjugue. Steve Gadd est le gardien de toute cette fantaisie, des délires virtuoses du guitariste comme des facéties du chanteur-bassiste. Si Richard Bona est bien un show man, il est aussi un grand musicien, propagateur d’émotions –une interprétation très sensible d’un chant brésilien-, initiateur d’une musique tonique, vivante, polyglotte et créateur de mélodies complexes. C’est sur un morceau franchement rock, qui soulève la salle, que se terminent deux heures enthousiasmantes de rencontres et d’échanges. Marie-Françoise