La récente tempête de très forte intensité en Aquitaine a donné l'occasion à tous les propagateurs du mythe réchauffiste et à leurs idiots utiles de la presse et du monde politique de s'en donner à coeur joie. Pour exemple, le président du conseil régional d'Aquitaine, M. Alain Rousset, sur radio BFM, après avoir versé une larme sur les victimes et réclamé l'aide de l'état pour la filière forestière, s'est répandu sur la nécessité évidente de combattre le réchauffement climatique que montrait cette tempête, seulement 10 ans après celle de 1999.
De la part d'un journaliste, un tel amalgame serait un signe de négligence coupable, mais de la part d'un élu en charge de plusieurs milliards de budget, ce n'est plus une négligence, c'est une faute grave.
Tout d'abord, il n'aura pas échappé à l'édile que quelle que soit la peine causée par la tempête, celle de janvier 2009 ne peut en aucun cas être comparée à celle de décembre 1999, qui avait dévasté plusieurs pays d'Europe, et qui avait en fait connu une réplique: il y avait eu en fait deux nuits de tempêtes séparées de deux ou trois jours (ma mémoire défaille) - la seconde avait été très légèrement moins violente que la première mais avait fait plus de dégâts dans les forêts, les racines des arbres n'étant plus tenues par un sol gorgé d'eau.
Il n'aura pas pu échapper à l'élu, fut-il sourd et aveugle, que ces deux tempêtes se sont produites non seulement en hiver, ce qui déjà devrait mettre la puce à l'oreille de celui qui assimile "tempêtes" à "chaleur" sous nos latitudes, mais de surcroît lors de deux hivers plutôt froids à l'échelle de l'hémisphère Nord et de la planète: Sur la courbe ci dessous (source), on peut constater que le tournant de l'hiver 1999-2000 avait été plutôt "froid" (tout est relatif: froid par rapport aux autres années récentes), après une année 1998 particulièrement chaude du fait d'un phénomène d'El Nino, phénomène d'apparition de courants chauds dans le pacifique dont personne n'a encore clairement élucidé les mécanismes d'apparition et de disparition.
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trouvée via: Jean Martin
Quant à l'hiver actuel, il est marqué par des épisodes de grands froids plutôt intenses sur l'ensemble de l'hémisphère nord, avec ça et là des phénomènes pour le moins rares (exemple parmi beaucoup d'autres: chutes de neige aux émirats arabes unis - le site d'Anthony Watts fourmille de cas similaires). Si l'on pousse la clairvoyance jusqu'à oser constater que la tendance des températures moyennes du globe relevées par satellite est à la baisse depuis 2002-2003, alors, clairement, la relation entre les tempêtes européennes de 1999 et 2009 et le "réchauffement" climatique parait pour le moins ténue, pour ne pas dire sujette à très forte caution.
Mais le coup de grâce à cette hystérie politico-médiatique est donné par une étude de l'ancien directeur de la climatologie à Météo-France, Monsieur Bessemoulin, sur les tempêtes en France (PDF), dénichée par l'irremplaçable jean Martin -- En réaction à une news alarmiste délivrée par France Inter -- après trente secondes de recherches sur google, vu que cette étude sort en première page sur les termes de recherche considérés. En voici la synthèse de M. Martin, dans sa rubrique "bonnêt d'âne" en date du 26 janvier 2009 :
Complètement terrorisé comme les malheureux auditeurs de cette chaîne publique dont l'intitulé incite à la confiance, mais convaincu qu'il vaut mieux s'adresser au bon Dieu qu'à ses saints, j'ai décidé de puiser aux meilleures sources afin de savoir ce que pensent les professionnels de la question. J'ai cherché, en particulier, ce qu'en dit un expert en la matière, c'est à dire l'ancien Directeur de la Climatologie à Météo-France, Pierre Bessemoulin lui-même. P. Bessemoulin est l'actuel Président de la commission de Climatologie de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM).
On peut donc supposer que M. Bessemoulin a toutes les compétences requises pour ne pas avoir à subir les dégradantes attaques d'argument d'autorité généralement utilisées par les réchauffistes dans ce genre de situation. Continuons.
P. Bessemoulin a rédigé (en 2002) un excellent article intitulé "Les tempêtes en France", qui a été publié dans la revue "Annales des Mines" (2002, p 9-14). Ce document est accessible sur Internet et je vous en conseille la lecture, tout comme je la recommande (vivement) au journaliste de France Inter, auteur de l'affirmation sus-citée.
L'en-tête de cet article, placé en exergue sur le document, nous dit tout. Le voici :
"Il n’existe pas d’inventaire exhaustif des tempêtes en France remontant sur plusieurs siècles, ce qui est regrettable. Météo-France essaie d’y remédier en développant depuis 1999 une « Base de données d’événements marquants » (BDEM, projet interne pour le moment), incluant la documentation d’événements historiques. Le nombre d’épisodes de vent fort présente une forte variabilité interannuelle (7 en 1968, 26 en 1962), ainsi que celui des fortes tempêtes (0 en 1989, 1993 et 1998, 5 en 1965), mais les études ne mettent pas en évidence de tendance significative sur les cinquante dernières années. " (emphase de l'auteur du site)
Météo-France s'est quand même essayé à dessiner un graphe.
Voici celui qu'on trouve sur leur site à cette adresse.
Ce graphe donne l'évolution du nombre de tempêtes en France ( le mot tempête est défini avec des critères précis) entre 1950 et 1999.
La droite bleue représente la régression linéaire. La courbe en jaune, une moyenne lissée.
Si tendance il y a dans la variation du nombre des tempêtes (ce qui n'est pas vraiment évident, compte tenu des grandes fluctuations) elle est plutôt à la baisse, alors que la quantité de CO2 émis par l'homme est à la hausse significative depuis 1945. En fait, tout comme pour les ouragans américains pour lesquels on a défini un indice ACE (Accumulated Cyclone Energy) qui tient compte à la fois de la fréquence des cyclones et de leur intensité (voir ici), il faudrait définir un indice équivalent pour les tempêtes en France, si cela avait un sens et en valait la peine, ce qui est loin d'être évident.
Un point intéressant peut cependant être observé à partir de cette courbe : Il semble y avoir eu une augmentation du nombre des tempêtes pendant les années soixante qui sont des années froides succédant aux années chaudes de l'après 1945 (voir les grands indicateurs) et précédent la période plus chaude qui a commencé en 1976 et s'est poursuivie jusqu'en 1998. Ceci rejoint les observations de météorologues américains (comme Joseph d'Aleo, par exemple) qui font remarquer que les périodes La Niña qui sont généralement plus froides sont aussi plus riches en catastrophes naturelles (sécheresses et cyclones). C'est d'ailleurs ce que nous dit l'histoire : Les périodes froides la planète ont été accompagnées de nombreux cataclysmes climatiques. Les périodes chaudes ont été plus paisibles...
Tiens donc, les périodes froides seraient plus propice aux catastrophes naturelles... On nous aurait menti ?
Ajoutons que les théories du regretté Marcel Leroux tendaient à
accréditer cette thèse de plus grands risques de tempêtes en années
froides, car ces années correspondent à un gradient (# différence rapportée à la distance, pour faire simple)
de température plus élevé entre les pôles et l'équateur, propice à la
formation d'anticyclones mobiles polaires, dont les lames froides
viennent rencontrer les masses chaudes en altitude venues des
tropiques, créant des désordres à la jonction... qui se produit aux
latitudes "moyennes". Mais continuons la lecture de Jean Martin:
L'article "Tempêtes en France" est fort bien documenté. Autant qu'il peut l'être.
Après une brève description des mécanismes qui gênèrent les tempêtes qui affectent notre pays, P. Bessemoulin nous offre ce qu'il appelle une "Tentative de récapitulation des tempêtes qui ont le plus marqué la mémoire collective en France." (page 12). On y apprend, en particulier, que le 24 décembre 1118, une tempête ravagea le Nord de la France et provoqua la chute de nombreux clochers, qu'une autre en 1698 provoqua de gros dégâts dans les forêts, qu'une tempête baptisée "The Storm" survenue les 7 et 8 décembre 1703, balaya la partie Ouest de la Bretagne et le Sud de l'Angleterre où elle fut la cause de milliers de morts. En 1716, puis en 1739, il y eut de gros dégâts dans les forêts d'une grande partie du territoire français. Les 25 et 26 Oct 1859, 11 voiliers sont engloutis dans la Manche. En 1865, Quimper se retrouve sous 1,6 m d'eau. L'île de Sein est inondée, en 1930 207 morts en Bretagne, en 1978 30 morts, en 1979 une trentaine de morts etc...
Il y en a près de 80 recensées de la sorte.
Plus proche de nous, il y a eu des tempêtes violentes en 1982 (15 morts en France), en 1987 (dégâts considérables), 15 morts en 1988, quatre tempêtes en 1990 (en tout 66 morts et vent de 202 km/h au cap Corse) etc..
A noter que du 18 Nov. 1880 au 28 Oct 1882, c'est à dire en deux ans, il n'y eut pas moins de 6 violentes tempêtes en France, provoquant de gros dégâts, y compris à Paris intra-muros. Et tout le monde s'accorde pour constater que le CO2 anthropique était alors totalement négligeable. Je me demande ce qu'aurait évoqué le journaliste de France Inter s'il avait vécu à cette époque... L'Apocalypse peut-être ?
Alors, quand le journaliste du Inter-treize de France Inter (qui répète volontiers que "c'est l'une des missions premières du service public..." que de bien informer), nous déclare qu"'une tempête en 1999, une autre en 2009, deux tempêtes en dix ans, les phénomènes climatiques exceptionnels semblent s'accélérer; Les gaz à effet de serre y sont certainement pour beaucoup ...", on est en droit de se poser quelques questions.
Tout d'abord, ce journaliste, comme nombre de ses confrères, aurait dû, lors de la préparation de son intervention (car -le saviez-vous ?- tout est écrit à l'avance, avant diffusion sur l'antenne), se donner la peine de s'informer ne serait-ce qu'en consultant internet. Googler avec "tempêtes en France" ne prend que quelques secondes et l'article de P. Bessemoulin est le premier de la liste (NdVB: plus maintenant - il est neuvième le dimanche 31/1)... De plus, il suffit d'en lire la phrase placée en exergue. En tout, cela lui aurait pris une petite minute, à peine... Et que l 'on ne prétende pas que c'est une question de temps." Tout doit aller si vite " disent-ils...
Non seulement les tempêtes telles que celle de 2009 ne sont pas une nouveauté, (1999 reste un peu à part tout de même...), mais l'histoire de ces tempêtes montre qu'en rendre responsable nos émissions de CO2 et le "réchauffement" climatique (qu'il soit anthropogénique ou pas), sur la base de nos connaissances historiques, est tout simplement exclu.
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