Chercheur à l’INSERM, Pierre Meneton est l’auteur d’un rapport où il dénonce la nocivité du sel. Soucieux seulement de promouvoir la santé de ses concitoyens en préconisant de modérer la consommation de sel, il fait pourtant l’objet d’une plainte de la part des producteurs de sel. Cette judiciarisation scandaleuse d’une alerte médicale constitue un précédent très grave pour la liberté d’expression, pour la recherche scientifique et, in fine, pour la démocratie. Vous pouvez le soutenir en signant la pétition en ligne sur le site de l’association Sciences Citoyennes. Il faut rappeler que l’excès de sel est notoirement impliqué dans l’hypertension artérielle, et représente un problème de société majeur. J’apporterai ma modeste contribution à ce sujet, puisque le fait évoqué ici relève bien des boomerangs et effets pervers. Il s’agit d’un souvenir que me rapporta le professeur Paul Milliez (dont nul ne contestera les mérites à ce sujet, puisqu’il fut le grand pionnier de la lutte contre l’HTA en France). Vers 1940, expliquait Paul Milliez, on traitait l’éclampsie (hypertension gravidique) en prescrivant du lait aux patientes. Or quelques années plus tard, poursuivait-il, on s’aperçut que non seulement ce « traitement » n’offrait aucune efficacité… mais qu’il contribuait même à aggraver l’éclampsie, en raison du supplément en sel apporté par le lait !