Depuis sa création, drzz.info a rarement parlé de cinéma. C'est surtout parce qu'il n'y avait pas grand chose à dire. Ce n'était guère enthousiasmant d'évoquer les gros ratages (Münich de Spielberg), ou les horreurs (Indiana Jones 4, encore de Spielberg) ; on n'osera pas parler du dernier James Bond ou d'Astérix aux Jeux Olympiques... en 2008, mieux valait se tenir à l'écart des salles de cinéma.
Depuis cinq ans, Hollywood a évité l'oubli de justesse grâce des projets personnels empreints de subtilité et d'originalité.
L'art, le vrai, est toujours hors normes. Frank Miller et Zack Snyder ont crevé l'écran avec "300", fable historico-mythologique où l'Occident sauve sa peau face à la barbarie dans un tourbillon fantasmagorique d'animaux et de figures aussi belles qu'ignobles. Le courage, le vrai. On n'avait pas vu de film aussi intéressant depuis le Passion du Christ. La seconde palme revient d'ailleurs à Mel Gibson. Il a enfoncé le clou avec son Apocalypto en détaillant la réalité crue du monde précolombien, ou quand un monde sans révélations ("apocalypse" en grec) s'éteint dans la poussière, sous les cris de ses membres hallucinés qui tendent les mains vers le ciel et se trempent les pieds dans les charniers. Un film choc ; des images qui remuent des spectateurs indolents ; voilà le cinéma, le vrai.
C'est cette touche personnelle qui revient enfin en ce début 2009, et ramènera le public dans les salles.
"Walkyrie" : en juillet 1944, la résistance allemande décide de porter, enfin, un coup fatal à Adolf Hitler qu'elle répugne. Les officiers supérieurs du Reich se divisent en trois camps : les opportunistes, les lâches et les convaincus du premier jour. Claus von Stauffenberg appartient à la troisième catégorie. Choqué par l'encyclique du pape Mit brennender Sorge (1937) qui met en garde les croyants contre le nazisme, Stauffenberg, catholique convaincu, décide d'entrer dans la résistance au nouveau régime. Il lui faudra sept ans pour obtenir un poste à l'état-major et approcher le monstre. Emballés par son charisme, les cerveaux de la résistance allemande le chargent de tuer Hitler et fomenter un coup d'Etat.
Cette histoire vraie est brillamment retranscrite à l'écran par un Bryan Singer éblouissant et un Tom Cruise très inspiré. Pour les deux hommes, "Walkyrie" est avant tout un projet personnel, et cela se sent. Pas d'artifice outrageusement hollywoodien, pas de monologues larmoyants ou de politiquement correct. Surtout, aucune tentative de décharger les Allemands de leurs responsabilités. On parle à hauteur d'hommes, de Stauffenberg, Trezko, Olbricht et les autres, ces hommes qui ont préféré trahir leur camp plutôt que de supporter un génocide. La scène du Bergdorf, où Stauffenberg côtoie le coeur du nazisme, et l'image saisissante de la fille du comte arborant la casquette de son père, métaphore d'un pays ayant souillé ses enfants à travers les âges... autant de plans qui méritent leur place dans l'histoire du cinéma.
Autre chef-
Drzz.info vous conseille très chaudement ces deux films. Hollywood est une poubelle où dorment quelques pépites. Ne les manquez pas.