Pas besoin d’être allé à la manif -j’y étais à Tulle- pour se rendre compte que partout, ce sont des foules considérables qui se sont mises en mouvement. Nicolas Sarkozy, de son bureau ou de son dîner d’anniversaire, je n’en sais rien, a dû au moins en voir des images.
Le pire serait d’attendre, de faire gros dos, ou d’imaginer la répétition en moins fort.
L’autre erreur serait que le président de la République imagine que par son seul verbe, en convoquant les chaînes de télévision dans son bureau, parvienne à rassurer les Français, à leur faire croire que le plan de relance qu’il a présenté est le seul possible. Alors qu’il n’y a ni plan, ni relance.
Enfin, ce serait également une faute de réunir les syndicats, dans le seul but de les avoir rencontrés.
Ce qui menace Nicolas Sarkozy, c’est la certitude d’avoir raison tout seul, d’imaginer, comme à d’autres époques, qu’il n’y a pas d’alternatives possibles et, de continuer à s’agiter, à aller partout, quitte à congédier des préfets qui ne maîtrisent pas les manifestants.
Ce qui lui est demandé, ce n’est pas de la mobilité, c’est du changement.
Bref, de bouger. C’est-à-dire de prendre en considération la plateforme des organisations syndicales, unies comme rarement elles l’ont été dans le passé, et de considérer le contre plan du Parti socialiste non pas comme une posture, mais comme une possibilité de ligne politique différente.
Il faut faire attention dans ces périodes de crise, parce que rien ne se passe jamais comme prévu.
Il y a l’indécence de ceux qui continuent, alors que tout s’écroule autour d’eux, à se distribuer bonus et avantages. Il y a les gouvernants qui se réunissent à Davos, ou ailleurs, et qui font comme si tout allait forcément conduire à la fin de la tourmente. Et puis il y a les peuples eux-mêmes qui, à un moment, peuvent décider de prendre leur destin en main, sans pour autant savoir comment.
Et bien dans cette période-là, mieux vaut mettre de la rationalité, du dialogue, de la compréhension. Et pour tout dire, revenir à la démocratie qui exige, de la part de ceux qui dirigent, la conscience qu’ils sont sans doute légitimes, mais qu’ils ne peuvent pas décider de tout, quand plus rien n’obéit à leur schéma.
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