Pif Gadget et ses couvertures (7)

Par Fred Boot

En 2004, soit dix ans environ après la disparition du magazine, une nouvelle formule est créée, désirant renouer avec les fondamentaux qui firent le succès de la version de 1969.

La graphie du titre reprend en partie celle d'origine, mais sans sa force : pas mal de fioritures inutiles (le filets de contour) ainsi qu'une ombre portée qui n'a plus le même sens que l'épaisseur donnée au logo d'origine. A noter le tour de force de réussir à traîter les ombres portées de deux manières différentes au sein du titre ! Hum. Y a-t-il encore du sens à tout cela ? L'addition de vignettes comme autant de guess stars n'aide pas forcément à comprendre l'histoire qui sous-tend cette renaissance au point qu'elles deviennent une pollution. L'équation concernant le gadget et le contenu n'est toujours pas résolue (elle ne l'a pas été depuis 1972), ni même comprise. Si l'on compare attentivement avec les formules qui ont précédées, la dernière monture de Pif Gadget tentait de résoudre les problématiques des maquettes les plus pauvres plutôt que de rendre hommage à celle d'origine.

Aujourd'hui, le magazine n'existe plus dans sa version papier. Des rumeurs circulent concernant des tentatives de réapparition sur le web. Une nouvelle vie s'annonce peut-être pour le magazine qui a fait découvrir tant de choses à tant d'enfants. Mais la publication sur le web répond aussi à certaines logiques graphiques, et quand on voit le carnage réalisé durant 35 années, il va falloir pour certains apprendre à désapprendre.

Reste que cette étude succinte des couvertures de Pif Gadget ne pourra jamais expliquer le plus important : quelque soit l'époque que l'on a connue en tant que lecteur, quelque soit la mise en page, je suis certain qu'on considère avoir vécu un moment privilégié. Personnellement, ayant connu la version des deux triangles jaunes en coin de couverture, malgré la dégénérescence que vivait alors cette revue, je ne peux m'empêcher de penser au réel plaisir que j'ai eu à la lire.

Et c'est finalement cette petite chose qu'il faudra tâcher de véhiculer dans la prochaine vie du journal Pif.