Grande Bretagne - Plusieurs experts se prononcent contre la politique d’expédition des déchets recyclables en Chine. Ils craignent en effet que cette pratique augmente le réchauffement climatique au lieu de le réduire.
Ces dernières années, le gouvernement britannique a augmenté la quantité de déchets recyclables expédiés vers les Pays du Sud, dans le but de réduire la taille des décharges nationales. Cette politique a inclus des ramassages de poubelles bimensuels et des amendes pour ne pas séparer le plastique du papier.
Les exportations de papier récupéré sont passées de 400 000 tonnes en 1998 à environ 4,7 millions de tonnes en 2007, et les exportations de plastique sont passées de moins de 40 000 tonnes à plus de 500 000 tonnes sur la même période. La Chine récupère aujourd’hui plus de la moitié du papier et plus de 80 % du plastique britanniques exportés.
Cependant, le docteur Tim Fox, chef du département environnement à l’Institute of Mechanical Engineers, pense que le recyclage n’est pas nécessairement la meilleure solution pour l’environnement : "En expédiant une grande part de nos matières à recycler, nous causons actuellement plus de dommages sur l’environnement".
En effet, les émissions de carbone engendrées par le transport et les process de recyclage sur place sont élevés. Il explique également que la seule raison pour laquelle la Grande-Bretagne expédie ses déchets, est de diminuer la taille de ses décharges. Mais cela entraîne une délocalisation du marché du recyclage vers la Chine. De plus, les marchandises reviennent vers la Grande-Bretagne par la suite, sous forme d’autres produits conçus en matières recyclées.
M. Fox dit que des recherches devraient être réalisées pour connaître la meilleure manière de gérer les déchets : les recycler, ou les utiliser pour produire de l’énergie.
Cependant, Marcus Gover, directeur du développement marketing chez WRAP n’est pas du même avis. Pour lui, le recyclage en Chine produit moins d’émissions de carbone que l’incinération. Il explique que la quantité de CO2 émise lors du transport est moins importante que celle qui serait émise en n’envoyant pas les matériaux à la décharge.