La Communauté Européenne met de l’ordre dans l’industrie des cosmétiques. La nouvelle directive européenne, faisant office de décrêt d’application, concerne les ingrédients et composants des produits cosmétiques. Cette directive cible plus précisément ceux utilisant des composants soi-disant nanotechnologiques.
Une chose est sûre, pour les fabricants de produits de beauté à "bénéfices santé élevés", faire apparaître la seule mention NanoT sur un emballage garantie un gain de 15 à 20 % de part de marché. Mais ni la qualité des ses ingrédients ni la dite miniaturisation à l’échelle nanométrique n’est garantie pour le ou la consommatrice. Ni terme nanotechonologique pas plus que tous ses dérivés et autres abréviations n’ont la moindre valeur légale.
On peut se souvenir que Danone au début du siècle avait du abandonner le terme marketing « bio ». C’était, à ce moment, le nom d’un de ses produits-phare. C’est à cette même époque que l’agriculture biologique avait obtenu une lisibilé de plus en plus grande auprès du grand public. Cette aura politiquement correcte avait ainsi permis d’obtenir l’exclusivité légale du qualificatif « bio », car, à l’évidence, le produit de Danone, une yaourt n’avait rien de commun avec l’agriculture biologique.
Comme le fit à l’époque Danone, les poids lourds de l’industrie comestologique, en quête effrénée de respectabilité en tentant de donner à leurs produits des qualités "thérapeutiques", vont tout faire pour garder le droit d’utiliser le champ lexical lié aux nanotechnologies. Il est moins sûr que le legislateur européen le laisse faire : les nanotechnologies sont un enjeu de société mais encore plus industriel.
© Olivier Parent