Trylog vient d’annoncer le lancement officiel, en version bêta, d’un nouveau moteur de recherche français. L’initiative en revient à Joel Azoulay qui a déjà un long passé d’entrepreneur dans le secteur d’Internet.
L’ambition de Trylog est d’être le point de rencontre entre vendeurs et acheteurs français sur Internet. La société veut être reconnue comme précurseur sur le marché de la recherche d’entreprises sur le web. Le secteur est encore peu exploité, ce qui pousse Joël Azoulay à vouloir répondre rapidement à un besoin des internautes et des annonceurs. Un statut de précurseur qui l’oblige à miser sur l’innovation et à toujours proposer de nouveaux outils.
J’ai déjà remarqué plusieurs innovations très utiles à l’internaute. Tout d’abord un système d’onglets qui permet de revenir aisément sur les recherches précédentes, en cas de requêtes successives. Mais la principale innovation réside dans l’approche des liens sponsorisés. De prime abord, cela ressemble à ceux de Google : ils sont affichés dans la colonne de gauche. Mais plusieurs options novatrices sont proposées à l’annonceur : téléchargement de Vcard, lien vers une présentation video, mise en relation téléphonique immédiate ou lien vers un catalogue virtuel. Des outils efficaces pour générer des contacts commerciaux, mis a la disposition des entreprises via la plate forme de gestion. Le but de Trylog est de fournir des services pour accompagner les entreprises dans leur croissance business Internet.
Avec Trylog, les utilisateurs pourront trouver directement un produit, un service ou une entreprise. Ce moteur n’indexe que des sites professionnels, ce qui, pour ses concepteurs, « apporte une pertinence et une grande fiabilité dans les recherches ». Ceux-ci sont, en effet, convaincus qu’en indexant la totalité du web, les grands moteurs de recherche ont souvent des difficultés à fournir la réponse que l’internaute attend.
Bon, soyons clair, je ne suis pas vraiment d’accord avec le diagnostic. Ardent promoteur du web 2.0, je ne peux regarder qu’avec méfiance ce qui nous ramène au bon vieux web 1.0, sous couvert d’accorder des labels de qualité ou de fiabilité. En outre, ce raisonnement tend à nier l’une des principales avancées d’internet : le reprise du pouvoir par le consommateur. Je crois en effet que les discussions générées par les blogs, les communautés et sur les réseaux sociaux vont prendre de plus en plus d’importance dans la démarche marketing. De ce point de vue, je ne peux que regretter que cette place de marché virtuelle n’accorde qu’un rôle passif à l’internaute. Quelques fonctionnalités web 2.0 du type notation des prestataires, recommandations d’internautes ou commentaires auraient apporté un plus.
Côté outil de recherche, le résultat de mes tests montre qu’il s’agit bien d’une version beta. Celle-ci devra être considérablement améliorée pour être vraiment fiable et opérationnelle. Un message prévient d’ailleurs l’internaute : « Nos robots indexent actuellement le web professionnel. Nos resultats seront donc de plus en plus pertinents au fur et a mesure de l'avancée de l'indexation ». C'est bien beau, mais il aurait peut-être mieux valu attendre quelques semaines plutôt que de lancer un produit pas encore au point.
J’ai tenté une première requête « vols Paris-Marrakech ». Sur les 10 premières pages de résultats, quatre entreprises seulement ! Une référence à Go Voyages, une à www.promovols.com, quelques références à un site www.leguide.com – également en version .net- (pas très convaincant), mais surtout une omniprésence du site www.vivavacances.fr (société du groupe Opodo, dont la maison mère est cruellement absente des résultats). Pas un lien vers Air France, ni Royal Air Maroc, ni Jet4you (la compagnie low-cost marocaine, membre du groupe Tui). Aucun lien vers l’un quelconque des réseaux d’agences de voyages (Selectour, Jet Tour…) ou vers les pure players web comme last-minute.com, etc.
Deuxième interrogation : « Boss Orange » (je colle à l’actualité rapportée sur ce blog). Et là, surprise : pas un lien vers Hugo Boss. On me propose des liens vers des papeteries (stabilo Boss) ou vers des boutiques d’instrument de musique. Tout cela quand Google affiche Hugo Boss en première position de la page de résultats.
J’arrête là la démonstration, mais plusieurs autres tentatives ont produit le même genre de résultats. Question pertinence et fiabilité, il faudra repasser !
Pour son lancement, Trylog a choisi une démarche marketing originale. La société a décidé de ne pas investir dans de coûteuses campagnes publicitaires et de reporter l’ensemble du budget de communication sur les internautes. S’ils ne sont pas associés à la production de l’information fournie par le moteur, Joël Azoulay compte cependant en faire les acteurs d’un buzz. Une stratégie qui repose sur l’intérêt des visiteurs qui se voient proposer la chance de gagner des cadeaux. Ca marche, puisqu'au cours de mes tests j'ai gagné deux places de cinéma.
Puis j'ai été invité à témoigner sur le blog des gagnants, histoire d'alimenter le buzz :
Confirmation ensuite sur la home du moteur :