(pas de photo. soit je balance du Nan Goldin qui tache et vous digérez mal votre déjeuner, soit je m’abstiens).
Après une excellente soirée à écouter Aubry ramer pour ramener des électeurs dans le giron PS (en vrai ca ne me réjouit pas; un parti d’opposition dans un tel état, c’est gravissime pour la démocratie), entendre des gens (Duhamel, Joffrin), pas plus choqués que ca, nous expliquer que Sarkozy, pourrait partir dans une dérive autoritariste, voilà que je regarde une émission sur la violence conjugale.
Oui une soirée placée sous le signe de l’optimisme.
Et des maris violents nous expliquent pourquoi ils le sont :
- “Quand ton mari rentre bourré, faut pas l’engueuler ; faut lui dire “mais pourquoi tu rentres tard, ton repas est froid, tu vas manger froid”. Si tu gueules, il te frappe normal”.
- C’est pas qu’il frappe, c’est que sa femme est tombée sur son pied (est-elle maladroite).
- Puis lui il frappe les mecs quand ils sont malpolis. Alors pourquoi qu’il frapperait pas aussi les femmes ? (l’antisexisme mis au service de la violence conjugale, j’aurais pas trouvé ca seule).
- “C’est mon trop plein d’affection qui part en violence”.
- Quand elle me dit “tu dégages”, c’est qu’elle cherche la merde donc je frappe.
Le pire n’est peut-être pas cela. c’est d’entendre les femmes en face, expliquer.
-”Oui mais je lui avais fait plein de reproches”. (Et ? Quand bien même tu serais la pire des connes, ca justifie un coup de boule?)
Et c’est pour cela qu’il faut expliquer qu’une fille vaut autant qu’un homme. Même si vous ne voulez surtout pas être accolé au mot “féminisme”.
Tous les discours de ce soir partent du même présupposé. Une femme n’a pas autant le droit à la parole, autant le droit d’être énervée, autant le droit de se reposer et de ne pas faire à bouffer. Et ça, c’est intériorisé même par les femmes.
Le titre, vous l’aurez compris, est inspiré par la phrase de Moundir dont on a rigolé il y a peu. Ce genre de phrases symbolise parfaitement ce que je dis au dessus ; une femme, ca se tient, comme un clébard, dans la mentalité collective.