Un très bon papier sur l'excellent blog d'André Gunthert, enseignant à
l'EHESS, qui traite d'images, de médias et d'actualité.
Il dénonce la politique de Sarkozy dans l'enseignement supérieur, tout en expliquant qu'en réalité, Sarkozy ne fait qu'appliquer platement la stratégie de Lisbonne pour l'enseignement
supérieur.
Encore un petit effort pour être républicains messieurs les professeurs, arrêtez de vous obnubiler sur l'arbre Sarkozy, qui cache la forêt européenne : dans 95% des cas, les mesures imbéciles du
gouvernement sont directement issues des contraintes européennes, soit réglementaires, soit budgétaires. Il serait temps d'en tirer les conclusions qui s'imposent.
Extrait du billet :
Faut-il noter les chercheurs? C'était le pari de Lisbonne il y a dix ans, bien avant la crise et la faillite des agences de notation financières, dont les appréciations sont aujourd'hui
dénoncées par les économistes comme relevant de la «fumisterie» pure et simple. Non, les universitaires n'ont pas peur d'être évalués ni même notés. Comme dans les cas de manipulation qu'on a pu
observer récemment dans les domaines du chômage ou de la criminalité, ils craignent en revanche que ces indicateurs ne servent qu'à organiser la pénurie, habiller des décisions déjà prises et
afficher des bilans truqués.
Sarkozy, qui ignore tout de la recherche, ne sait ni comment elle fonctionne, ni même à quoi elle peut servir. La seule notion qu'il mobilise pour en juger se résume à sa mesure politique: le
prestige national. Mais soyons sérieux. Qu'est-ce que c'est que cette absurdité de «bataille pour l'intelligence»? Le président s'est-il cru dans un stage de motivation pour
cadres?