Les français ont la réputation de faire excessivement grève. Mes collègues britanniques ne se privent pas de me le rappeler surtout quand, comme aujourd’hui, se produisent des grèves et des manifestations importantes dans l’Hexagone.
Le journal Libération publie des interviews de manifestants.
D’apres ces commentaires, même s’il semble y avoir de vrais problèmes, notamment dans le secteur de la santé publique, je constate que des français font honneur à leur réputation:
Des employés d’un sous-traitant automobile: “Un plan de licenciement va commencer le 4 février sur notre site. 410 emplois en recherche et développement risquent d’être supprimés. On se demande comment Sarkozy compte faire fabriquer des voitures propres si on coupe dans l’innovation“.
Au moment on l’on critique, à juste titre, une tendance liberticide du gouvernement, il semble que certains voudraient aller plus loin dans l’autoritarisme… Après tout, en URSS les entreprises ne licenciaient pas.
Une cantinière d’école: “Ça fait vingt ans que je fais ce métier et je suis toujours au smic“.
Je compatis, mais peut-on raisonnablement espérer bien gagner sa vie en faisant ce metier?
Des étudiants: “c’était important pour nous de manifester aujourd’hui. On a le droit de grève, faut en profiter pour défendre la santé, l’éducation… le pouvoir d’achat“.
Je traduis: “Il faut beau, alors nous avons séché les cours pour venir nous amuser“.
Last but not least, et pour moi particulièrement scandaleux. Une ex immigrée clandestine: “Je suis là pour exprimer la colère des sans-papiers. Il faut plus de régularisation par le regroupement familial. En ce moment, si tu n’as pas de contrat de travail, t’as pas de carte de séjour. Mais comment voulez-vous qu’un employeur accepte d’embaucher un sans-papiers?”
En arriver à manifester pour la défense de l’immigration illégale… N’est-ce pas être devenu plus français que les français eux-même?
Bref, une réputation qui n’est pas près de changer…