C’est la rentrée

Penché sur l’énorme bide de Fernand, le docteur Smegma n’en mène pas large, son doigt latexé de blanc non plus. Il inspecte le buffet violine et les contours étranges apparus il y a peu dès le retour de mon bon du Mas d’Azil .

- J’ai cru à des aoûtats partouzant avec des coups de soleil, cher Smegma, mais bon, j’ai préféré vous l’amener, docte-je tandis que Fernand triplementonne tout en flexion de jabot pour tenter de voir ce qui se passe.

- Aoûtats et coups de soleil, dîtes-vous, professeur Hrundi ? J’y ai cru au début, à voir ces filets sur la masse rougeâtre, mais non, ce n’est pas cela. Ca vous chatouille ou ça vous gratouille, Monsieur Mondain, jouvette le dermato ?

- Je dirais plutôt que ça me gribouille, docteur.

- Gribouille… Voilà qui est étrange. Mais encore ?

Fernand prend sa moue de connerie, me coigne de l’œil gros, avoue enfin.

- C’est moi qui me suis fait tout ça avec un feutre. Me suis dessiné la terre, enfin l’hémisphère sud. Alors les petits traits c’est les contours des océans et les taches c’est là où ça va pas, c’est là où y’a la guerre et la misère, et tout et tout.

- Diable, Fernand, préparerais-tu ta rentrée de sauveur du monde ?

- Vouich, patron et je compte faire de mon nombril un trou noir, pas un truc qui aspire l’anti matière, non juste l’anti guerre et l’anti misère.

- C’est ton droit, brave Fernand. Et tu comptes cette année, bide pivoine en avant, parcourir le monde où ça va pas ?

- Ben vi patron.

- Et ton sac d’aspiro humanitaire, tu vas le vider où, gros malin ?

- Ah, crotte, j’avais pas pensé.

Smegma me propose un Picon bière.