Trouvée un peu par hasard, cette image illustre parfaitement ma vision à savoir que les "huloteries" des Etats du monde sont le camouflage vert d'une usine à charbon. C'est plus esthétique, mais ça pollue toujours! Un peu comme ces émissions télévisées qui "compensent le carbone"...
Ma question est simple et ma réponse encore plus: non! Pourquoi? Simplement parce que le capitalisme est basé sur le productivisme, sur une demande croissante, sur le "toujours plus". Expliquez-moi donc comment les objectifs politiques de Kyoto qui entendaient réduire les gaz à effets de serre au niveau des années 1990 pourraient être atteints?
Par la technologie? Certes, la technologie peut améliorer la situation, mais si, dans le même temps, le nombre d'appareils continue à augmenter quantitativement, l'équation est impossible. Imaginons (une pollution 1000 - une amélioration technologique 100) x une demande croissante dans les pays en voie d'industrialisation, disons 1,5 = cela donne une pollution 1350. Soit 1,3 fois plus de pollution. Etc...
A la chute du monde soviétique, alors que le système capitaliste s'est généralisé, le problème environnemental ne s'était pas posé ou très peu. Depuis quelques années, chacun est conscient que l'écologie est passée sur le devant de la scène. L'Allemagne a très vite intégrée ces questions. Est-ce parce qu'elle était anciennement divisée entre deux systèmes? Toujours est-il que cela ne la rend pas moins capitaliste.
Il existe une théorie environnementale que j'apprécie tout particulièrement car elle est d'une simplicité enfantine: celle des 3 R: réduction, réutilisation, recyclage. Sans doute est-ce réducteur de réfléchir ainsi, mais je pense que le capitalisme ne peut intégrer ces trois R sans se remettre en cause intrinsèquement. En effet, il est coutûme de dire que le capitalisme intègre tout. Le formidable film "Good Bye Lenin" nous en donne l'occasion. Le capitalisme est joueur puisqu'il est basé sur l'offre suscitée par... la publicité! Résultat: Marx vend du Coca Cola aujourd'hui!
Bref, pour revenir à ma théorie, le capitalisme tente laborieusement d'intégrer le recyclage, troisième "R". Je pense qu'il peut y parvenir puisque le recyclage ne remet pas en cause le productivisme. On fabrique pour jeter, on recycle ce qui est jeté... Le deuxième "R" est plus problématique déjà: la réutilisation (concrêtement le consignage, l'économie de l'occasion ou les systèmes d'échanges locaux) donne déjà un coup de frein brutal à la fabrication puisqu'il s'agit de ne plus jeter ou en tout cas, le moins possible. Quand au troisième, le capitalisme ne pourra jamais l'intégrer sous peine de se tirer une balle dans le pied. La réduction est l'anti-thèse du productivisme: la chasse au gaspillage dans un premier temps et la fabrication de ce qui nous est essentiel.
Le capitalisme peut-il survivre sans le superflu? Sans les Tour Eiffel en plastique?
Cela paraît insurmontable lu ainsi et pourtant, faire le premier pas n'est pas sorcier: faire la chasse au gaspillage au sein des collectivités, au sein des foyers aussi. Commencer par décroître jusqu'à ce que nous touchions à ce qui n'est pas négociable. A ce moment là, on verra quel chemin il nous reste à parcourir...