Paris, le jeudi 29 janvier. Si le nouveau gouvernement provisoire islandais entérine les nouveaux quotas de chasse baleinière proposés par le ministre sortant de la pêche, cela aura des conséquences désastreuses pour le commerce extérieur, le tourisme en Islande et donc pour l’économie islandaise en général. La chasse baleinière ternit l’image de l’Islande au niveau international et elle est contreproductive d’un point de vue économique.
Le gouvernement islandais démissionnaire a avalisé mardi la proposition du ministre sortant de la pêche et de l’agriculture de multiplier par 6 les quotas de chasse baleinière cette année (rorqual commun et baleines de Minke) ceci avant la prise de fonction d’une coalition gouvernementale plutôt opposée à la chasse baleinière. La chasse baleinière commerciale a repris en 2006 en Islande.
Environ 90% de la viande produite par ces quotas en augmentation proviendrait d’espèces en danger, qui n’est pas mangée par les islandais mais destinée à l’exportation. Mais le marché à l’exportation vers le Japon est très maigre puisque cela ne concerne que 60 tonnes de viande qui doivent attendre 4 mois avant d’obtenir un permis à l’importation et dont seule une partie finit par être vendue sur le marché. Par ailleurs, le Japon a déjà des milliers de tonnes de viande non vendues qui attendent dans des locaux réfrigérés.
Le gouvernement islandais aurait tout intérêt à se tourner plus encore vers le tourisme et notamment l’observation des baleines en mer, comme un moyen pour reconstruire son économie.
Même un nombre restreint de touristes venant en Islande pour observer les baleines créerait et assurerait plus d’emplois et plus de retombées économiques que la chasse baleinière ne fera jamais. En 2008, environ 115 000 personnes sont venues observer les baleines au large de l’Islande. Plus de 20% d’entre elles déclaraient que l’observation des baleines était une des raisons principales pour visiter l’Islande, et cette activité a généré des millions de dollars de revenu. De plus, 115 000 personnes ont signé un appel stipulant qu’ils pourraient visiter l’Islande uniquement si le pays cessait sa chasse baleinière. Ceci pourrait générer des revenues touristiques de plus de 117 millions de dollars, à comparer avec les 4 millions de dollars que génère la chasse baleinière dans ses pics d’activité.
« La décision du gouvernement islandais sortant est totalement honteuse et n’est en rien une solution face à la crise économique actuelle, celle-ci n’est qu’un prétexte pour le lobby de la chasse. Il s’agit d’une décision politique », explique François Chartier, chargé de campagne Océan pour Greenpeace France. « Greenpeace appelle l’industrie touristique islandaise à faire pression sur le gouvernement provisoire islandais pour qu’il annule cette augmentation scandaleuse des quotas de chasse et qu’il mette l’accent sur de réelles solutions pour promouvoir la beauté de l’environnement, à travers le tourisme et l’observation des baleines. »