En 2008, les chefs rapanuis ont établi qu'un moai avait exprimé son désir d'aller à Paris.
l'île de Pâques comptent 4 900 habitants, les Rapanuis,
L'ile est aux confins de notre planète, puisqu'elle est éloignée de quatre mille kilomètres de toutes les autres terres. C'est l'endroit le plus reculé du monde, celui que les hommes ayant quitté l'Afrique il y a 150 000 ans ont finalement atteint en pirogue, il y a un peu plus de mille ans seulement.
A Paris en 2010, Le moai, ce géant de pierre taillé dans les flancs du volcan Rano Rarakuy sera planté, deux semaines durant, entre l'obélisque de la place de la Concorde et la pyramide du Louvre.
Il y va pour apporter une énergie spirituelle qui va changer la conscience de l'humanité, pour métamorphoser la conscience du monde matérialiste en une conscience plus humaine.»
C'est le groupe Louis Vuitton, au nom de son slogan publicitaire («L'art du voyage»), qui finance élégamment cette croisade du moai contre le matérialisme occidental !!
Pedro Edmunds Paoa et Edgard Herever ont arpenté la ville , habités par l'esprit du moai. «Avec nos ancêtres, nous avons cherché la place du moai. Dans les Tuileries, un courant fort d'énergie passe là»
Les Rapanuis, dans leur extrême isolement, sont des survivants. Ils reviennent d'un cataclysme. Leur île est une métaphore de ce que la nature (les volcans, les tsunamis, mais surtout nos organisations sociales) réserve à notre espèce.
L'Histoire:
Au XVIe siècle, la population de Pâques atteint 20 000 habitants. Les forêts sont abattues. Une longue période de sécheresse vient ensuite semer le trouble dans cette société. Aussi, lorsque les maîtres ordonnent de tailler et d'ériger des moais de plus de vingt mètres de haut, les classes inférieures se rebellent. Les esclaves massacrent les maîtres, puis les mangent. Ils abattent les moaisi.
Au XIXe siècle, les négriers péruviens achèveront de détruire cette civilisation, en enlevant les Rapanuis survivants.
En 1877, les Pasqualiens ne sont plus que 111.
«Le moai n'est pas un caillou, c'est une connexion, affirme Edgard, nous montrons au monde qu'en détruisant la nature, l'homme s'est détruit. L'histoire de l'île de Pâques, c'est l'histoire de l'humanité.»