photo de Stéphane Lemouton/face to face ©
Ségolène Royal se confie longuement dans un ouvrage à paraître prochainement, intitulé Femme Debout *, et dont Le Nouvel Observateur de jeudi publie les bonnes feuilles. La candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 revient sur une année politique agitée, égratigne Martine Aubry et les éléphants du PS, et tacle sévèrement Nicolas Sarkozy. Sans oublier d'évoquer 2012.
Extraits :
"Grimper aux rideaux, hurler comme des vierges effarouchées et raconter n'importe quoi au fil des éditos parce que je me suis coiffée au Babyliss, que je portais une tunique bleue et un jean, vous parlez d'une transgression ! Si c'est ça transgresser, on est des millions à s'asseoir sur notre surmoi! (...) Forcément ce que je fais est nul, forcément moi c'est à quitte ou double! Forcément je fais de la com'! (...) Et en plus ils me copieront. C'est certain. Tous ceux qui me critiquent feront pareil dans quelques années, vous verrez. Aujourd'hui, pas un ne peut attirer 4 000 personnes sur son nom, à part Sarko bien sûr mais vous verrez. (...) Ce qui les a fait se déchaîner, en in ou en off, c'est la phrase: "Rien ne me fera reculer!""Bon, on va laisser Ségolène faire son Zénith et comme ça, après, elle ne nous emmerdera plus." Il y avait de ça dans les commentaires. Raté."
A propos de Nicolas Sarkozy : Quand il m'a reçue à l'Élysée, peu après la défaite, pour parler de l'Europe, je l'ai trouvé assez médiocre dans le comportement. Il n'y avait pas de hauteur, d'allure, d'élan, de fair-play. Il aurait pu dire: "Félicitations, nous avons bien combattu, vous portez dix-sept millions de voix." Non, rien, il était là, les bras ballants, à m'offrir des chocolats, à essayer de me faire parler de ma séparation d'avec François Hollande, à dauber sur des journalistes, à exhiber sa montre et à me dire qu'il était là mais qu'il aurait pu être ailleurs "à faire du fric". Pas méchant mais pas l'allure. En fait, il est bien plus fade qu'on ne le croit. Sa force vitale est impressionnante mais c'est vraiment un m'as-tu-vu. Fade, c'est le mot que j'emploierais. Un petit gamin heureux d'être au milieu de ses nouveaux jouets, vous savez, le môme qui a gagné le pompon sur le manège. Avec sa petite étoile de shérif et son pistolet en plastique, son déguisement de cowboy. Il est monté sur le plus grand cheval et il a décroché le pompon. Bingo!"
(*) Femme Debout, par Ségolène Royal. Entretiens avec Françoise Degois. éditions Denoël.
(source leJDD.fr)