Des centaines de milliers de personnes, surtout des salariés, descendront dans la rue ou cesseront le travail ce jeudi dans toute la France, à l'appel de tous les syndicats, pour la première grande mobilisation sociale depuis le déclenchement de la crise.
Des perturbations sont à prévoir, notamment dans les transports. La SNCF prévoit plus de 60% des TGV en moyenne, plus de 40% des TER et des Transiliens, 30% des Corail. La RATP prévoit un trafic "perturbé" du métro et "fortement perturbé" sur les RER A et B en Ile-de-France. 30% des vols seront annulés à Orly, 10% à Roissy.
Organisée pour défendre l'emploi, le pouvoir d'achat et les services publics, et réclamer une "politique de relance économique", cette initiative est regardée avec sympathie par l'opinion. 69% la jugent "justifiée", selon un sondage BVA-Orange-Express.
L'exécutif n'entend pas pour autant infléchir sa politique. Il ne faut "pas arrêter le mouvement des réformes", a déclaré mardi Nicolas Sarkozy. Refusant que les salariés soient "les premières victimes de la crise", les syndicats se sont unis autour d'une plateforme revendicative (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa, Solidaires).
La précédente journée syndicale unitaire, le 22 mai 2008, pour les retraites, avait rassemblé de 300.000 à 700.000 manifestants, selon les sources. Même s'ils n'ont pas fait de pronostics chiffrés, les dirigeants syndicaux en espèrent beaucoup plus cette fois. En province, quelque 200 manifestations sont prévues, et à Paris, le cortège partira à 14H00 de la Bastille pour rejoindre l'Opéra, avec tous les dirigeants syndicaux dans le carré de tête.
Les syndicats se réuniront lundi pour décider des suites du mouvement. Mais selon François Chérèque (CFDT), "on ne va pas pouvoir faire dix manifestations contre la crise". (afp)