L'histoire est tragique et a eu un grand retentissement en Israël même, notamment parce que le médecin exerce dans un hôpital israélien, parle hébreu et servait de
témoin local dans la bande de Gaza à la télé israélienne (voir plus loin la vidéo où il est en direct à la télé israélienne pour demander que des secours lui soient envoyés).
Et puis, dans les dernières lignes de son article, il exprime très nettement l'idée qu'en réalité ces filles auraient été victimes d'un tir du Hamas ("Rizek s'emporte lorsque l'on évoque la possibilité d'un tir de Grad du Hamas émise par les Israéliens. Pourtant les trajectoires des obus dans les murs effondrés font plus penser à des tirs tendus qu'à des tirs plombés.") Si je sais lire, cela veut dire que le tir tendu confirmerait l'hypothèse d'un tir du Hamas - avancée tardivement par l'armée israélienne, qui reviendrait sur ses premières affirmations.
Je ne suis pas sur place, et je ne veux pas faire le reporter en chambre. Il n'empêche que je trouve bien peu digne cet article, qui a l'air de ménager la chèvre et le chou en consacrant de longues lignes à la douleur d'une famille palestinienne tout en laissant entendre, dans la dernière ligne droite, contre pas mal de vraisemblances, qu'il pourrait s'agir d'un acte du Hamas.
Bref, c'est indigne, et le journaliste aurait mieux fait de ne rien dire et de revenir ensuite sur les culpabilités dans cette affaire, avec les détails et le respect des faits qui s'imposent.
Au passage, on relève ce commentaire haineux d'un lecteur du Monde : Les filles de ce médecin palestinien spécialiste de la stérilité dont la femme était morte de "maladie" après le 8ème enfant, (renseignement pris dans Libé et que le journaliste du Monde ne nous dit pas), ont donc été tuées parce que toutes enfermées dans une seule pièce, de 4 ans à 22ans, tandis que lui "jouait" avec un de ses garçons, par chance, tous sauvés! Il semblait suivre les consignes du Hamas à la lettre, et je ne serais pas étonnée que la version israélienne des tirs soit véridique.
Un autre lecteur, en commentaires, indique qu'un tir de Grad, missile du Hamas, est forcément en cloche. Le journaliste aurait donc dû, ou a pu vouloir, écrire "de fait" et non "pourtant", ce qui donnerait ainsi raison aux palestiniens. Nous ne le saurons pas, faute de plus de précisions dans cet article.
Quelqu'un relit les papiers au Monde et se pose des questions ?