Un flacon, enthousiasmant par l’étiquette, mais qui nous laissait un peu sceptique, quant à la qualité intrinsèque du millésime, a été apporté par un des convives pour être dégusté et bu, il a été goûté, par la force des choses, avec des fromages, de grande qualité, et ce ne fût pas une hérésie, le grand contenant (magnum), nous a permis d’y revenir plusieurs fois. Ce fût une immense surprise; un peu moins pour ceux qui connaissait la grande réussite de certains Pomerol, en 1950, et en l’occurrence de ce vin, en bordure de l’appellation. Quand on sait que ce flacon n’a pas toujours été conservé dans des conditions idéales, et que l’on boit un tel vin , aveugle ou pas, ça n’a aucune importance, c’est l’émotion qui vous prend, l’éloge de la complexité, et du terroir, d’une jeunesse et d’ une plénitude inattendue. Un vin de méditation qui fait comprendre au jeune amateur, qui n’a pas de repères sur ce type de vin, la grandeur de Bordeaux. Je souhaite à tout passionné, sincère et sans à priori, d’avoir un jour un tel vin dans son verre.
Saint Emilion : Cheval Blanc 1950 (en magnum)
La robe est profonde au centre du verre, avec des reflets de couleur rubis à grenat, avec de légers signes d’évolution au bord du verre ; l’olfaction est superlative, intense et d’une remarquable complexité, avec des arômes de prunes de cerises, de truffes noires, de fer (ferrique), d’humus, d’écorces d’oranges, et d’épices douces Quel régal en bouche, un moelleux, un velouté remarquable, des tannins fondus, de grande race, donnant au vin une remarquable structure, bravant le temps, un vin d’une plénitude, époustouflante, qui s’épanouit dans une longue finale, complexe, d’une très belle fraîcheur, aux senteurs enivrantes et envoutantes De l’émotion à l’état brut. Une immense bouteille qui nous rappelle la grandeur des grands vins de Bordeaux. Noté 18,5