2) Il faut monter le privé contre le public. Les artisans, les commerçants, les entrepreneurs contre les fonctionnaires. Diviser pour mieux faire capoter le mouvement. Il est inadmissible que 69% des français soutiennent la grève.
3) Il faut culpabiliser : tout va déjà si mal, faire la grève, c'est mal. C'est mal de se plaindre quand ça va mal. Morale judéo-chrétienne de base...
4) Mettre en avant les clients des services publics en colère. Les clients parents d'élèves pour qui la garderie éducation nationale ne sera pas ouverte ce jour là. Les clients pris en otage par les chauffeurs de métro. Les clients qui veulent absolument aller bosser.
5) Mettre en avant la peur : la peur des clients pris en otage par les transports à l'idée de perdre leur emploi. La peur de la crise. Si on s'arrête de produire, attention : les usines iront ailleurs...Bouh...! On a peur...
6) Mettre en avant les casseurs, les violences des manifestants : diaboliser le mouvement. En contrepartie, ne surtout pas montrer les violences policières potentielles.
Téléspectateur de TF1, si demain tu remarques un de ces arguments, voir tous ces arguments, réfléchis deux secondes.
Prends ta respiration et pense.
Téléspectateur de TF1, ça fait longtemps que tu n'as pas pensé. Mais rassure-toi, ça ne fait même pas de courbatures.
1) Ceux qui font la grève ne sont pas plus nantis que toi. Ils travaillent dans des hopitaux, des écoles ou des usines, aussi. Ils sont eux aussi, malgré leur statut, précarisés, malmenés, mal payés. Ils sont TZR, femmes de ménage, font les 2 ou les 3 huit. Ils font des heures sup. Ils sont fatigués et stressés au travail. Leur seul privilège, il est dans le pouvoir de faire grève. Ils la font pour vous qui n'osez pas vous servir de ce droit.
2) Le public, c'est l'hôpital quand vous êtes malades. Ce sont les écoles qui gardent tant bien que mal vous gamins quand vous allez bosser. Relativement gratuitement et en tâchant de leur apprendre deux ou trois choses. Les services publics c'est ce qui fonctionne pas si mal quand on vous apporte vos lettres, quand on vous rembourse vos médocs, quand on entretient vos routes...Le privé en a quand même bien besoin du public...Et vice versa...
3) Quand ça va mal, il faut le dire. Peut-être que ça ne sert à rien. Mais ça soulage.
4) 69% des français soutiennent le mouvement.
5) Quand on est tous ensemble, on a moins peur.
6) Les violences seront marginales. Celles de la police ? On verra...
Vivement demain...
CC