Pour l’œil non averti point de différence: 4 membres, une queue, deux oreilles, ça marche, trotte, galope, éventuellement saute et dresse.
Sauf que dans la pratique et pour tâter des deux en ce moment, ça n’a juste rien à voir.
Leur vie d’abord. Autant les chevaux de propriétaires sont dans leur majorité choyés, bizoutés, câlinés presque plus que montés ou travaillés, autant les chevaux de club ne connaissent pas ou à peine les préliminaires. Je rentre dans le boxe: pas de présentation, un coup de brosse, je selle et le monte, à peine un regard. A la fin du cours, l’animal est remis au boxe sans plus de sentiment que cela. Pauvre bête. C’est la définition même du cheval-outil. Ce qui vaut dans les centres équestres ne vaut d’ailleurs pas forcément dans les poneys club car les enfants ne sont pas avares de câlins en tous genres et sans doute plus respectueux que certains grands de leur monture. Donc dans l’ensemble pour ce qui est du sentiment, le cheval-clubiste n’en est pas étouffé.
Leur caractère: forcément à force de servir à tous niveaux, de manquer se faire arracher trois dents régulièrement par une main un peu lourde, de se faire tambouriner dans les flancs, le cheval de club adulte n’a pas forcément bon caractère. Et bon nombre coucheront les oreilles à l’approche de l’humain. Attitude souvent purement d’apparence car une fois monté, tout se passera comme sur des roulettes. Juste que le malheureux aura tenté de décourager comme il pouvait son futur cavalier.
Leur santé: naturellement plus montés (plusieurs heurs par jours) que les chevaux de propriétaires (au mieux 1 heure par jour), ceux ci seront usés bien avant les nôtres: atteints d’arthrose par exemple. En outre je ne suis pas convaincue que le club veille à la musculature du dos de chaque cheval et qu’ils connaissent la longe par exemple.
Notre club offre une bonne image, les boxes sont toujours propres et paillés de frais. Les chevaux sont en bel état, excepté un petit problème de champignons dans les oreilles sur deux d’entre eux. Au demeurant lorsque nous montons le dimanche, j’ai parfois honte de cette absence totale de relation au cheval. Je l’utilise, prends ce qu’il me donne et ne rends rien en échange mais alors vraiment rien, puisque pas droit au carottes dans cette écurie.
En parallèle quand je vais voir le mien, je le pourrie gate. C’est tout juste si je ne demande pas à sa majesté l’autorisation pour le monter, ou si je ne le consulte pas pour ch
La logique voudrait que a la vue de ce que m’apportent les uns et les autres, je sois plus reconnaissante au cheval de club qui fait beaucoup pour moi ces derniers temps que au mien qui en fait beaucoup moins, à peine le minimum syndical. Il n’y a pas de justice…… Je viens de réaliser que passée l’heure de cours, je ne me souviens même pas du nom des chevaux que j’ai montés….. Quelle honte!
Photo par GrimmaMoute