Je n'écrivais pas, mais Alexis me parlait quand même très respectueusement : c'était moi qui l'avais embauché. Je n'ai plus aucun souvenir de l'entretien d'embauche, il n'avait pas dû me faire forte impression. Mais je l'avais embauché. Peut-être parce qu'il était grand et fort, je devais avoir peur qu'il me passe à tabac si je disais non. C'est un bon critère de recrutement.
Je dois l'existence de ce blog à Alexis, c'est lui qui m'a expliqué ce qu'était un PC : je me souviens très bien du jour où je suis venu lui demander si le Mac Windows, c'était une bonne marque, j'envisageais d'en acheter un. Il est resté très calme durant les quatre heures qu'il m'a fallu pour continuer à n'y rien comprendre, mais avec plus d'assurance.
Alexis avait de l'oeil, il était directeur artistique. J'avais des mots, 800, pas plus, j'étais directeur de création. Chacun ne comprenait rien aux émotions de l'autre, on s'entendait donc bien.
Il a fini par partir avec son oeil, il est devenu directeur artistique free-lance. Et, photographe : j'aime ses photos, elles débanalisent le quotidien, elles rendent beau tout ce qu'il regarde.
Et moi j'ai fini par partir avec mes 800 mots. J'en ai fait de l'élevage intensif. Le jour où j'en ai eu suffisamment, je suis devenu auteur.
Alexis ne me rappelle que de mauvais souvenirs, mais aujourd'hui, j'en souris, c'est pour ça que je l'aime bien. Et j'aime bien son oeil, allez voir son site.
Je vais mettre une photo de topinambours, ce sera bien aussi.
Je précise enfin que le Alexis Pirief de mon récent roman n'a rien à voir avec le Alexis Bogatchek de ce blog. Je m'épuise à le lui expliquer. Si un jour je suis assassiné, ne cherchez pas, ce sera Alexis le coupable. Ou son copain Sammy.