Enfin un hiver digne de son nom ! Certains s’en offusqueront. D’autres, de ceux qui composent leur activité/passion avec la terre et le climat, les saisons et les déraisons, s’en satisferont grandement ! Le froid actuel aseptise l’atmosphère, comme les sols, les ceps de nombreux parasites, maladies et autres virus néfastes pour la prochaine véraison.
Cela est une petite compensation pour nous consommateurs épicuriens qui doivent, lorsque le froid s’installe d’une manière aussi radicale, composer avec les plats et les « vins de saisons »… mais d’ailleurs, qui sont-ils exactement ?
Ainsi peut-on se gargariser avec les superbes vins du Jura du domaine de la Pinte (avec en exergue, en ce qui me concerne, la cuvée « Viandries » 2005), les très rares cuvées du Domaine Belluard (qui me surprennent à chaque dégustation !), les Lirac du domaine du Joncier (dont on taira la candeur, et le croquant longitudinal des « Muses »), la poésie toute de retenue de la cuvée «Khayyam» du Mas de Libian.
Et l’on se ravivera aussi les papilles avec les Beaumes de Venise (pour ceux qui en ont, car ils seront de nouveau en vente en mars… que l’on soit patient !), les Séguret cacaotés de Jean David ; et puis de l’autre coté, les Madiran et les Cahors, les Frontons et les Gaillac feront bon augure face aux plats chaleureux du Sud-Ouest, les cuisines hivernales des terroirs, sans oublier les fabuleux rognons (pour nos amis parisiens, je vous conseille d’allez vous émanciper sur les rognons du Chef Rogoff, au restaurant "l’Alchimie", dans le 15ème, somptueusement goûtus, ou bien au bistrot/resto "La Bourse ou la Vie", rue Vivienne, du tonitruant Patrice Tatare, en dégustant son pavé au poivre…torréfié, incontournable!)
A défaut de neige fondue, vous pouvez toujours vous régalez des fromages
Christophe Guitard