D-livrance
Je vais être franc : j’entretiens une relation assez perverse avec Ryouji Minagawa. Un « gangsta love » comme disent les américains. Depuis mon adolescence ce mangaka me supplicie, me tourmente et j’aime ça. A chaque fois, ma raison me dicte d’éviter son regard et chaque fois j’y replonge délicieusement.
Tout à commencé lorsque Glénat édita les deux premiers tomes de Striker, un « actionner » au dessin bancal et au scénario d’une banalité affligeante… mais que c’était bon ! Voir un adolescent en tenue commando, épaulé par un loup-garou français,en train de dégommer un gamin au pouvoir digne d’un Tetsuo sous amphét’ dans Akira, est un spectacle fascinant. Cela a beau êtrebestial, régressif, Minagawa réussit àflatter les mœurs les plus vils du lecteur le moins exigeant. Malheureusement la série fut stoppée avant de voir traduire le tome d’anthologie relatant le pugilat entre notre héros et le clone énervé d’Adolf Hitler. Tout n’étant pas noir, nous avons eu le plaisir de voir l’adaptation de l’œuvre en anime sous le nom de Spriggan produit par Katsuhiro Otomo (et dont le art book réside sur nos rayons)…
Quelques temps après, je me suis bâfré la série Arms chez Kana. Dans ces pages, la pauvre Alice de Lewis Caroll sert de prétexte à des combats titanesques entre humains cybernétiques et des légions de militaires bourrins de plus en plus retors… là encore on assiste à un divertissement jouissif. Seulement, avec ses 22 tomes au compteur, la lecture de Arms s’avère être une épreuve d’endurance qui rince son fan, au point de lui effacer quelques rams de mémoires. Du coup je m’étais promis de plus m’y faire reprendre.
D’ailleurs je viens de lire un avis de fan sur le site manganews qui résume bien mieux que mon long discours l’engouement que Minagawa peut provoquer, je cite : "ce manga et juste super je quiff ce manga".