Les vagues de la mer
A Max-Pol Fouchet qui parlait à la Radio d'Alger
Le tumulte du vent les vagues de la mer
l'appel intermittent des sirènes du feu
le grand vent et le froid les neiges de l'hiver
tout me ramène à vous compagnons du grand jeu
Les bottes de Poucet oublieuses des guerres
tricotent leur chemin malgré les conquérants
L'amour et l'amitié ont d'autres planisphères
que les plaines de sang où crient les loups errants
Je vous entends la nuit je vous attends le jour
mes amis qui parlez dans vos prisons de vent
je tends vers vous mes mains mes doigts tremblants et gourds
mes mains que trop de morts disputent aux vivants
Les cités englouties mènent au fond des eaux
une lente et pesante et ténébreuse vie
J'entends sonner pourtant dans la plainte des flots
les cloches de Fingal encore inasservies
Les lames sans répit déferleront sur nous
qu'importe à celui-là dont le cœur est fidèle
Laissons glisser les eaux laissons hurler les loups
Liberté dans la nuit les cloches parlent d'Elle.
Claude Roy, Poésies, Poésie/Gallimard 1970, p. 73
Contribution de Sarah Léon
Claude Roy dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, extrait 5, extrait 6, extrait 7, extrait 8, extrait 9
Index de PoezibaoUne de Poezibao
Sur simple demande à [email protected] :
→ Recevez chaque jour de
la semaine "l'anthologie permanente" dans votre boîte aux lettres
électronique
ou
→ Recevez le samedi la lettre d’information, avec les principales parutions de
la semaine sur le site (les abonnés à l’anthologie reçoivent automatiquement
cette lettre)
• Merci de préciser "abonnement à l’anthologie" ou "abonnement à
la lettre seule″