En tant que correspondant international de 6VB, je me dois de vous donner quelques recettes très prisées en Asie pour la fête internationale du vrai ballon ovale. Bien que le Superbowl ne soit pas présenté sur le câble à Taiwan, puisque les diffuseurs locaux préfèrent nous montrer un enième anonyme tournoi de pool en direct des Philippines ou une nouvelle reprise d’un match de balle où Chien-Ming Wang des damnés Yankees garroche des courbes et autres balles à effet secondaire à ses rivaux de divisions, et ce, un belle journée de janvier, il existe tout de même un certain engouement pour la chose NFL en Asie, d’où la recette du jour, les sushis.
Il faut s’armer de patience si on tient à impressionner ses hôtes pour un bon party de Superbowl maison puisque les sushis, pour les non-initiés, ne sont pas à la portée des mains trop trapues. Les sushis demandent dextérité, produits frais parfois difficiles à se procurer pouvant demander de faire des allées et venues entre multiples boutiques spécialisées (on trouve pas tout chez Loblaws), outils adéquats et patience.
Ingrédients
Riz japonais
Concombres
Avocats
Feuilles d’algues
Saumon ou rouget ou thon ou crevettes ou tout autre poisson FRAIS de votre poissonnier favori.
Wasabi, gingembre et sauce soya (pour accompagner et se nettoyer le fond des narines)
Ustensiles
Couteau très tranchant
Une machine à riz
Une natte de bambou
Un linge humide
Une cuillère en bois
Le riz
Il est important de bien se préparer avant de commencer cette aventure culinaire et le choix du riz est particulièrement important. L’Uncle Ben’s est à proscrire en raison de sa texture sèche et de ses grains longs. Le riz japonais est particulièrement prisé en raison de son haut degré de collabilité et de sa forme, un peu comme une graine de japonais justement, trapue mais qui, selon des sources secondaires bien informées et expérimentées et d’autres primaires comme le canal de cul local, fait très bien la job.
Le poisson
Comme mentionné précédemment, vous pouvez vous laisser aller à vos plus grandes fantaisies dans le de choix du poisson. On ne goûte plus rien anyway une fois que c’est trempé dans une mixture 50-50 de sauce soya et de wasabi. L’importance est dans la fraîcheur du dit poisson ou fruit de mer. Demandez à votre poissonnier qui saura bien vous diriger en oubliant pas de lui mentionner que c’est pour faire du sushi. Pour notre exemple, nous utiliseront le thon rouge. Selon le nombre de personnes, une bonne slab devrait faire l’affaire.
Les légumes
Encore une fois, laisse voguer votre imagination, mais les concombres et les avocats sont pas mal toujours winners. Enlever délicatement la peau de vos légumes préférés et une fois de plus, les couper sur le sens de la longueur. Mettre de côté.
L’art de la préparation
Je dis « art » car j’ai eu plusieurs expériences malheureuses et j’ai lâché de nombreux sacres, au grand désarroi de ma tendre moitié qui trouvait mon langage grossier particulièrement devant les enfants, avant d’arriver à faire des sushis comme au restaurant.
Sur votre natte de bambou, y déposer une feuille d’algue légèrement humide. Étendre uniformément une mince couche de riz sur cette dernière. Calmez-vous parce que ça colle en tabarnouche du riz japonais. Laissez quelque 2 cm au haut et au bas de la feuille sans riz. Répartissez également vos légumes et votre poisson sur le sens de la longueur. Ne faites pas une rangée trop large parce que vous commencez à avoir faim et à en avoir plein le cul de faire des sushis. Restez patient. Roulez la natte de bambou sur elle-même en serrant tout de même un peu pour empêcher le riz de se détacher. Une fois bien roulé, les deux bouts sans riz de la feuille d’algue devraient avoir pogné un sur l’autre. N’ayez pas peur de recommencer l’opération si le tout semble un peu trop mou. On est ça ferme des rouleaux de sushis à 6VB.
Voilà! Il ne vous reste plus qu’à couper vos rouleaux en rondelles et l’affaire est ketchup!
Service
Vos hôtes seront assurément impressionnés de votre nouveau talent de cuistot asiatique. Afin de rendre la chose encore plus éblouissante, il est impératif de servir le tout avec des baguettes et des petits bols pour que chacun fasse son propre mélange de sauce soya et de wasabi. Certains vont préférer leur sushi nature et c’est correct mais il est très important de démontrer à vos visiteurs qu’un sushi se mange en une seule bouchée, d’où l’importance de ne pas faire de trop gros rouleaux. Vous aurez beau essayer de croquer dans un sushi question de faire durer le plaisir mais ça chie partout tout le temps et du riz japonais, ça colle en maudit sur la moquette.
Pour de la variété, vous pouvez toujours faire des sashimis. Les sashimis ne demandent pas tellement de talent puisque ce sont seulement des morceaux de poissons crus mais ils peuvent agréablement agrémenter votre plat de service avec le reste du poisson que vous n’aurez pas pu finir.