Ce ne sera certainement pas le grand soir, plus personne ne l’attend d’ailleurs, mais ce sera un grand jour que ce 29 janvier. Un grand jour dans le calendrier des luttes sociales de ce pays. Un grand jour que Nicolas Sarkozy n’attendait pas aussitôt dans son mandat présidentiel et qu’il semble redouter sérieusement. Il y a de quoi car cela fait bien longtemps que la France ne se prépare pas à une journée d’action syndicale avec autant d’engouement. Une journée d’action organisée dans la plus totale unité syndicale avec le soutien de l’ensemble de la gauche. Bref un temps fort dans l’action sociale de ce pays. Il faut dire que les raisons de protester ne manquent pas en cette période de crise croisée avec une action gouvernementale où l’agitation se substitue à l’action tout court sans perdre de vue l’essentiel aux yeux de ce gouvernement : satisfaire aux exigences des leaders économiques au détriment du bas peuple. Ce qui a pour effet immédiat de cristalliser un vaste mécontentement. Résultat grévistes et manifestants bénéficieront d’un capital sympathie rarement égalé si l’on en juge les sondages : 69% de français approuvent la journée d’action, 75% la comprennent ce qui va bien au-delà de l’influence électorale de Sarko même à ses plus belles heures. Ce qui veut dire que ça grince aussi dans les rangs de la droite. De toute évidence l’Etat de grâce s’éloigne à la vitesse grand V. Car une fois passées les gesticulations du président les français font leurs comptes et ils ne sont pas bons. Dans ce contexte la publication la semaine écoulée des propositions socialistes pour faire face à la crise prennent une rare résonance et s’il est dommage qu’elles aient été médiatiquement noyées dans le brouhaha orchestré par le groupe socialiste lui-même à l’Assemblée Nationale elles auront toute…