La
crise financière qui s'est transformée en crise économique nous fait danser au dessus d'un volcan. Et presque tout le monde fait comme si il n'en était rien. Exagération ? Mais regardez autour de
vous ! Votre famille, vos proches, vos amis, vos collègues de travail etc... Ils font comme si de rien n'était. Leur leitmotiv ? "Moi la crise économique je ne la ressent
pas". A l'exception des personnes qui perdent leur boulot et qui prennent conscience de la gravité de la situation, les autres adoptent la politique de l'autruche. Je bosse dans le
commerce et je suis stupéfait par l'insousciance des consommateurs. Ces derniers continuent de consommer peu ou prou comme l'année dernière bien que nos produits ne soient pas de première nécessité
en période de crise. Cela me fait l'impression d'être à bord du Titanic sauf que je suis le seul à m'apercevoir que le navire va couler. Terrifiant !
Et inutile de compter sur nos médias et nos politiques. La majorité tient le discours suivant : "La France souffre, la situation est délicate mais nous nous en sortons plutôt
mieux que les autres". Le pire est je n'exagère même pas. Cette négation de la réalité va tellement loin que le gouvernement français est le seul du monde occidental a faire figurer dans ses prévisions officielles... une croissance de son PIB jusqu'à + 0,5 % !!! Alors que partout ailleurs
la presse s'inquiète pour savoir si son pays risque d'être déclaré en faillite, en France l'orchestre du Titanic poursuit sa petite musique.
Et pourtant nous sommes plus que jamais au bord du gouffre. L'Islande a déjà fait faillite et sombre dans la crise politique. Des pays comme l'Irlande, la Grèce ou le Portugal peuvent à tout
moment l'imiter. D'autres comme le Royaume-Uni, l'Italie ou la France sont à peine mieux lotis. Et quelle est la réaction de nos élites ? Dépenser encore davantage d'argent vituel,
favoriser encore davantage la consommation à crédit, accroître encore les déficits. Et comme si cela ne suffisait pas, nos élites en rajoutent dans le populisme. La décision de
Nicolas Sarkozy d'exiger des banquiers de renoncer à leurs bonus et de modérer les dividendes versés à leurs actionnaires est stupide. Une entreprise a besoin de ses actionnaires pour se
financer, pour récolter des capitaux frais. Et cela d'autant plus dans la période actuelle. Si les actionaires estiment que leurs dividendes ne sont pas en rapport avec leur apport ils vont
tout simplement... aller voir ailleurs. Est-ce Nicolas Sarkozy, donc le contribuable, qui devra également combler ces déficits ?
Mais avec quel argent ? Comme je l'ai écrit le 11 janvier, http://www.rebelles.info/article-26581943.html, l'événement capital
de ce début d'année n'a pas été l'investiture de Barack Hussein Obama mais l'incapacité de l'Allemagne à lever les 6 milliards en obligation d'Etat auprès des marchés. Si les investisseurs
deviennent plus frileux, même vis-à-vis de la dette des Etats jugés sûrs comme l’Allemagne, qu'en sera t-il demain pour la France qui ne cesse de s'endetter ? Comment la France compte t-elle
financer ses nouvelles dépenses astronomiques si elle ne peut compter sur les marchés ?
Comment les marchés pourraient-ils faire confiance à un Etat incapable de se réformer, à un pays dont les fonctionnaires vont pour la énième fois descendre dans la rue le 29 janvier afin
d'exiger le maintien de l'immobilisme et des égoismes corporatistes sur le refrain bien connu "Encore une minute monsieur le bourreau". Ces gens vivent vraiment sur une
autre planète ! Alors que la crise économique mondiale touche en priorité les salariés du secteur privé, ces derniers risquent en plus d'être les dindons d'une mauvaise farce typiquement
française. On assiste en effet depuis plusieurs semaines à une radicalisation des syndicats du secteur public car ils ont très bien compris que les fonctionnaires pouvaient tirer profit des
turbulences économiques pour amener l'Etat à stopper ses réformes dans la fonction publique. Comment ? Les syndicats misent sur une prime à l'immobilisme qui découlerait du mécontentement
des salariés du secteur privé en présentant à ces derniers les grèves des fonctionnaires comme des grèves par procuration pour la défense des intérêts de tous les salariés. Une sorte d'union
sacrée contre le gouvernement. Principe fumeux si il en est mais qui a déjà prouvé son efficacité. Du coup les salariés du secteur privé deviendraient une nouvelle fois les idiots-utiles du
corporatisme égoïste de la fonction publique.
Comment les marchés pourraient-ils accorder leur confiance à un Etat qui poursuit comme si de rien n'était sa politique d'assistanat généralisé. Voilà maintenant que super nounou, en pleine
tempête financière, propose un plan de soutien d'un montant de 600 millions d'euros sur trois ans à... la presse quotidienne française. Dans quelle démocratie occidentale voit-on l'Etat
venir subventionner la presse ? Les Français qui ont voté pour Nicolas Sarkozy, dont je suis, ont-ils vraiment voté pour cela ?!!!
Je ne suis pas économiste, encore moins un expert dans ce domaine. Je n'ai que mon simple bon sens. Mais je demande aux lecteurs de relire notre dossier "Crise financière" ainsi que plusieurs des
brèves du jour depuis septembre dernier. Nous sommes-nous trompés dans notre approche de la crise ? Je ne le pense pas. Je peux désormais vous prédire que nous sommes loin, très loin même
d'avoir vu la fin de cette crise. Et cela à cause de nos élites keynésiennes qui ont cru une nouvelle fois que la solution passait par la multiplication des plans de relance. Du plan Paulson aux
différents plans de relance européens tous se sont finalement avérés inutiles. Non seulement inutiles mais néfastes car ils auront contribué à aggraver la crise comme je l'écrivais
dès le 10 octobre (http://www.rebelles.info/article-23521805.html). Après les ménages spéculateurs victimes de la crise des subprimes, après les banques victimes de la crise immobilière, après
les entreprises victimes de la crise financière nous nous approchons du coeur du réacteur nucléaire de cette crise économique. Ces plans de relance à coup de milliers de milliards de dollars
non seulement n'empêcheront pas la récession mais ils vont contribuer à acculer à la faillite plusieurs Etats. Et là, bien malin qui peut prédire ce qui se passera ensuite. Emeutes sociales,
atomisation de la zone euro ? Accrochez vos ceintures.
David Bescond pour Rebelles.info (http://www.rebelles.info)