Bob Hill
Avec: Tom Tyler, Beth Marion
Tom Tyler est un autre grand gars bien droit du western de série B. Dans un désert de rocs enchevêtrés qui fait tout le charme de ce petit film, il croise une blonde qui a besoin d’eau. Sauf que l’eau dont elle a besoin est pour sa voiture. C’est le petit plus de ces petits westerns de série B où des cowboys aux ceinturons ciselés croisent des automobiles dans des décors incroyables.
La mise en place de l’intrigue est plutôt bien fichue. Tom Tyler achète un tableau et un ranch aux enchères sans trop comprendre pourquoi. En fait, il l’achète parce qu’il s’aperçoit que la demoiselle blonde est très intéressée par le tableau, et lui il est sans doute intéressé par la demoiselle. Mais la demoiselle est intéressée par le tableau parce qu’il appartenait à son grand-père et qu’elle s’est rendu compte que trois hommes louches étaient aussi très intéressés par le tableau. Et les trois hommes louches sont très intéressés par le tableau parce qu’il renferme un plan qui mène au trésor du vieux grand-père décédé. Et pour dissuader les curieux de trop chercher le trésor, les types louches ont inventé une histoire de fantôme qui galope à cheval, la nuit autour du ranch.
Tom Tyler prend possession des lieux et se retrouve donc confronté aux manigances habituelles des séries B : manipulations, espions, traquenards. En gros, comme d’habitude il est accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Tout ça ne fait pas très western me direz-vous. Mais pour s’en sortir, il va utiliser des subterfuges ad hoc : cavalcades, coups de poing, coups de feu, plongeon de dix mètres avec cheval, piège à base de corde tendue pour faire tomber ses poursuivants. La routine. Le sidekick (Sammy Cohen) est très particulier, avec son physique de Henri Salvador jeune, ses talents de pickpocket et de joueur de piano. La blonde est une femme indépendante qui refuse de faire la cuisine. A la fin, on ne sait pas trop si c’est Tyler qui get the girl ou la fille qui get the boy, au milieu de ces étranges amas rocheux.
La bande son est effroyable, l’équipe n’avait tout simplement pas les moyens : certains combats à main nues sont quasi muets : la fille crie mais on ne l’entend pas, à la place il y a un brouhaha de foule. Pareil lorsque l’un des méchants est suspendu dans le vide par Tyler qui veut le faire parler (la routine) : la même prise son est utilisée trois fois de suite avec un volume croissant. A la limite ça renforce le coté surnaturel de l’entreprise, on finit par s’attacher à ces bidules tournés à la va-vite, sans nuance, sans talent, mais avec sérieux et application malgré la pauvreté des moyens.
Où le voir: http://www.publicdomainflicks.com