Lors d’un show télévisé, une maquette du futur module du laboratoire orbital Tiangong 1 a été révélée au public. Ce dernier devrait être lancé l’an prochain ou bien début 2011.
Au cours de ces vœux à la presse au siège de l’Agence spatiale européenne le 14 janvier dernier, une journaliste de l’agence de presse Chine Nouvelle posait à Jean-Jacques Dordain la question suivante : « Suite au succès de l’EVA chinoise l’année dernière, la Chine peut-elle coopérer avec l’ESA sur la future station spatiale chinoise ? »Réponse amusée du Directeur Général. « Ce n’est pas à l’ESA de demander si elle veut coopérer avec le Chine, mais à la Chine de demander si elle veut une coopération de l’ESA. Je n’ai pas d’autre réponse à fournir ». En matière de vols habités, il est inutile de rappeler que l’Agence spatiale européenne est engagée dans l’ISS. La Chine est d’ailleurs bien engagé à l’heure actuelle dans son projet de complexe orbital. Ainsi, lors des festivités du nouvel an chinois, les téléspectateurs chinois ont découvert une maquette de qui préfigure le laboratoire Tiangong 1, qui doit en principe être mis sur orbite vers 2010 (ou 2011 ?). Ce petit module de huit tonnes doit ensuite être rejoint par Shenzou 9* pour un amarrage automatique avant l’arrivée d’un vaisseau Shenzou 10 (habité). L’ensemble constituera ainsi un début de station spatiale. Mais en 2014, la Chine pourra mettre sur orbite des modules de vingt à vingt-cinq tonnes grâce à sa fusée CZ-5 (Longue Marche 5) qui sera enfin disponible.
Ne pas sous-estimer l’adversaire
Zhaï Zhigang pendant son EVA au cours du vol Shenzou 7L’art de manier le secret étant une seconde nature au sein de l’Empire du milieu, il reste particulièrement difficile de savoir ce qui se cache derrière le programme spatial chinois. Une chose est toutefois certaine, ce dernier avance rapidement. L’EVA réussie lors de Shenzou 7 en septembre dernier montre que les ingénieurs et les taïkonautes apprennent rapidement. Atteindront-ils la Lune avant l’Oncle Sam ? A plusieurs reprises au cours de ces derniers mois, Mike Griffin a déclaré a plusieurs reprises que la Chine avait les ressources pour y parvenir. Il est vrai que grâce à ses infrastructures mais aussi aux multiples progrès informatiques on peut faire et refaire des milliers de simulations sans avoir à faire des tests grandeur nature. Il ne faut donc pas surestimer l’adversaire qui est sur le ring mais il ne faut pas non plus le sous-estimer. Toutefois, il manque tout de même à la Chine à un point essentiel : les taïkonautes ne totalisent pour l’instant qu’une dizaine de jours dans l’espace et seulement quinze minutes de travail à l’extérieur du vaisseau Shenzou. Décrocher la Lune va demander encore un certain temps. Mais à la manière de son homologue américaine, l'agence spatiale chinoise ne ménage pas ses efforts pour mettre en avant son programme spatial auprès du grand public.
Antoine Meunier
Photos :CCTV
Contacts
http://lachroniquespatiale.vox.com
*cf. LCS N°133
© Antoine Meunier (2008-2009)