Denis Merklen est sociologue, enseignant-chercheur à l'Université Paris 7 Diderot et membre du Centre d'Études des Mouvements Sociaux (EHESS/CNRS). Ses recherches portent sur les classes populaires, leurs modes d'inscription collective, d'individuation et de socialisation politique.
Denis Merklen
envoyé par Alexandre de Nunez
Pour les classes populaires, le quartier est devenu le terrain des nouvelles solidarités et identités. De nouveaux conflits y prennent forme. Le quartier est aussi l'espace de l'action publique et de ses institutions, qu'elles soient étatiques ou non : école, police, associations, politiques sociales, partis politiques, groupes religieux s'y activent. Et du coup, ici aussi, se localisent les formes variées de l'action collective, de la protestation à la négociation, de la révolte à la participation créatrice à tout un ensemble de politiques sociales, urbaines ou culturelles.
Le positionnement même des catégories populaires au sein de la société en est bouleversé. Changement de sociabilité, changement du sens de la politique, changement dans les processus d'individuation, Denis Merklen, sociologue, nous propose de comprendre ce complexe de phénomènes qui a transmué les « travailleurs » en « habitants » ou en « pauvres ».
Robert Castel nous dit dans sa préface que « son analyse rigoureuse de ce qui se passe effectivement dans les situations sociales de changement extrême nous invite à élargir la conception que l'on se fait communément de la politique ». C'est en effet en bonne partie l'avenir de nos démocraties qui se joue entre ces mots qui n'ont rien d'interchangeable, individu, citoyen, pauvre, habitant, travailleur ...
Retrouvez Denis Merklen lors du 2e Salon du livre d'Amérique latine : Comment les sciences sociales parlent-elles de l'Amérique latine ?.